Cette résolution a reçu 12 votes positifs, deux abstentions (le Royaume-Uni et la Suisse) et une contre (les Etats-Unis) de la part des 15 membres du Conseil de sécurité
"Le projet de résolution n'a pas été adopté en raison du vote négatif d'un membre permanent du Conseil", a expliqué Vanessa Frazier, représentante permanente de Malte, qui préside le Conseil pour l'avril.
Pour être adoptée, la résolution devait recueillir au moins 9 voix pour et il fallait qu'aucun membre permanent du Conseil n'utilise son veto. Les membres permanents sont la Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, et la Russie.
Le texte rejeté affirmait qu'après avoir examiné la demande d’admission à l’ONU présentée par l’État de Palestine, le Conseil de sécurité recommandait à l’Assemblée générale des Nations Unies « d’admettre l’État de Palestine à l’Organisation des Nations Unies ».
La Palestine a le statut de membre observateur auprès de l'ONU, tandis que le régime factice d'Occupation d'Israël est membre à part entière de l'organisation depuis 1948. Le projet de résolution, préparé par l'Algérie au nom des États arabes, prévoyait que «le Conseil de sécurité, après avoir examiné la demande d'admission de l'État de Palestine à l'Organisation des Nations Unies, recommande à l'Assemblée générale l'admission de l'État de Palestine à l'Organisation des Nations Unies».
L'admission d'un nouvel État à l'ONU nécessite un vote des deux tiers des membres de l'assemblée. «Un échec à agir serait une erreur grave et impardonnable. Ne pas se réveiller aujourd'hui serait permettre la poursuite de l'injustice et de l'impunité, une honte éternelle», a lancé juste avant le vote l'ambassadeur algérien Amar Bendjama.
Réagissant le Représentant permanent de la Russie qui fait partie de 5 membres ayant le droit du veto, Vassily Nebenzia a dénoncé la posture américaine : «en utilisant le veto pour la cinquième fois depuis le début de l'aggravation à Gaza, les Etats-Unis ont démontré une fois de plus leur véritable attitude envers les Palestiniens».
Et d’ajouter : «pour Washington, ils ne méritent pas d'avoir leur propre État. Ils ne sont qu'un obstacle à la réalisation des intérêts d'Israël».
«Cette politique américaine agressive envers la Palestine, son peuple et ses droits légitimes représente une agression flagrante contre le droit international et un encouragement à la poursuite de la guerre génocidaire contre notre peuple (...) qui poussent encore davantage la région au bord du gouffre», a fustigé le bureau de Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne dans un communiqué, dans la foulée du vote.
Le veto de Washington est intervenu au milieu de la guerre génocidaire lancée par le régime israélien le 7 octobre dans la bande de Gaza, qui a accru la sympathie envers les Palestiniens et les appels internationaux à la reconnaissance de l'État de Palestine.
Zhang Jun, le représentant permanent de la Chine aux Nations unies, a indiqué lors du vote de jeudi que le rêve du peuple palestinien, vieux de plusieurs décennies, avait été anéanti à un moment où l'admission de la Palestine en tant que membre à part entière de l'ONU était plus urgente que jamais.
Israël a lancé une guerre génocidaire dans la bande de Gaza le 7 octobre après que le Mouvement de résistance palestinien, Hamas a mené une opération historique contre l'entité usurpatrice en représailles aux atrocités intensifiées du régime contre le peuple palestinien.
Jusqu’à présent, Israël a massacré au moins 33 899 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants et, il en a blessé 76 664 autres.
La situation est aussi particulièrement tendue en Cisjordanie, où des centaines de Palestiniens ont été tués dans les territoires occupés depuis le 7 octobre.
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