30 avr. 2024, 16:13
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Répression des étudiants pro-Palestine au Canada

30 avr. 2024, 16:13
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Répression des étudiants pro-Palestine au Canada

Téhéran (IRNA)- La détermination est au maximum chez les étudiants propalestiniens de l’Université McGill qui campent depuis samedi sur le terrain de l’établissement canadien. « Nous sommes prêts à toute confrontation », a déclaré un porte-parole de la manifestation.

Près de 80 tentes sont désormais dressées sur le campus de l’université, trois fois plus qu’au début de la mobilisation, rapporte La Presse.

En début de journée, des rumeurs circulaient à l’intérieur du campement au sujet d’un imminent démantèlement : rien pour démotiver les militants.

« Si l’administration veut nous forcer à partir, nous sommes prêts à rester », a assuré Ali, un porte-parole du mouvement.

« Nous avons des stratégies. Nous avons des étudiants qui sont prêts à former des piquets de grève », a-t-il ajouté.

Les protestataires, dont des étudiants juifs et arabes de McGill et de Concordia, réclament de leurs administrations qu’elles coupent tout lien – académique ou financier – avec Israël. Une revendication qui s’inscrit dans une vague de manifestations similaires à travers les campus américains et français.

« Mes droits de scolarité servent à financer mon éducation, pas des bombes », a dénoncé Zia, qui entendait manifester « tant qu’il le faudra ».

Croisée à l’entrée du campement, elle reprochait à l’Université Concordia d’entretenir « des liens étroits avec Israël », citant un voyage professionnel du recteur, Graham Carr, à Tel-Aviv, en 2022.

« À Gaza, il n’y a plus d’universités », a-t-elle souligné.

Le campement est désormais siégé par les forces du régime canadien. Lors du passage de La Presse, des citoyens sympathisants à la cause palestinienne passaient des bouteilles d’eau à travers les barricades placardées de slogans.

« C’est un moment historique auquel on assiste. On se bat pour la justice, la vérité et la paix », a lancé Leila, venue encourager les campeurs avec des sacs remplis de denrées.

Le soutien de la communauté a été « incroyable » jusqu’à présent, a souligné Ali. « On a reçu beaucoup de dons : eau, matériel, nourriture… »

Ayant eu vent d’une possible intervention policière, l’organisation Solidarity for Palestinian Human Rights de McGill a convoqué lundi un « rassemblement d’urgence » sur le site du campement improvisé.

En début d’après-midi, quelques centaines de manifestants avaient répondu à l’appel, l’ambiance demeurant conviviale.

Vers 21 h, le Service de police de la Ville de Montréal confirmait avoir eu une « demande d’assistance » de la part de l’université.

« Comme c’est un lieu privé, la décision [de démanteler le campement] revient à l’université », a précisé la porte-parole de la police de Montréal, Véronique Dubuc.

Un étudiant de l’Université Concordia qui a estimé que la répression ne change pas : « la volonté des gens de se battre contre l’impérialisme ». Une marche doit rallier les deux universités anglophones mardi, à compter de midi, dans l’objectif de démontrer le soutien de Concordia à la cause palestinienne – et à celle des manifestants de McGill.


« Je peux affirmer avec certitude qu’il n’y a pas eu d’antisémitisme, et je parle en tant que juif », a répliqué Ezra Rosen, un étudiant juif qui met en cause des accusations sur l’aspect antisémite de ce mouvement d’étudiants au Canada.

La veille, les campeurs ont même partagé un repas de la Pessah, la Pâque juive. 

À Vancouver, les étudiants ont été appelés lundi à installer leurs tentes sur le campus de l’Université de la Colombie-Britannique. 

Devant la multiplication des campements propalestiniens au pays, l’Université de Toronto a mis en garde ses étudiants contre une telle action pro-Palestine. « Tout étudiant impliqué dans des activités non autorisées ou dans une conduite qui contrevient aux politiques de l’université ou à la loi peut être soumis à des conséquences », a prévenu l’établissement lundi. 

L’Université d’Ottawa a de son côté rappelé que les campements « ne sont pas tolérés » sur son campus.

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