La situation est tendue en Nouvelle-Calédonie, alors que les députés français examinent une réforme constitutionnelle pour l’île à 17 000 km de Paris.
Véhicules incendiés, pillages, rues bloquées : des manifestations ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi en Nouvelle-Calédonie, dans l’océan Pacifique, rapporte Tribune de Genève.
Les tensions s’aggravent en Nouvelle-Calédonie au moment où les députés débattent à Paris d’une révision constitutionnelle qui, selon les indépendantistes, crée une ambiance de nouvelle colonisation dans l’archipel.
Selon le changement dicté par le ministre français de l’Intérieur, la liste électorale sera élargie. Les nouveaux résidents pro-Paris installés récemment dans la Nouvelle-Calédonie pourront donc participer aux élections, et cela, contre les intérêts des habitants indigènes, une stratégie pratiquée par le régime français contre l’avenir de ce territoire riche en ressources naturelles.
À l’entrée de Nouméa, la «capitale» calédonienne, une usine spécialisée dans l’embouteillage a été totalement ravagée par un incendie volontaire lundi soir, a constaté une journaliste de l’AFP. Plusieurs supermarchés ont été pillés à Nouméa et dans les villes limitrophes de Dumbéa et du Mont-Dore. Au moins deux concessions automobiles ont été incendiées, a également constaté l’AFP.
Dans la nuit de lundi à mardi, de jeunes manifestants masqués ou encagoulés se sont emparés de plusieurs ronds-points et ont affronté les forces de l’ordre. Des feux ont été allumés sur la chaussée pour entraver la circulation, tandis que des tirs de lanceur de balles de défense et de grenades de désencerclement se faisaient entendre dans toute l’agglomération.
Un couvre-feu est décrété sur Nouméa et le Grand Nouméa à partir de ce mardi 18 heures jusqu'à mercredi 5 heures.
Un total de 82 personnes ont été interpellées ces deux derniers jours lors des violences survenues en Nouvelle-Calédonie, a annoncé ce mardi le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin.
"Des familles de gendarmes ont été évacuées", a également indiqué le ministre, faisant état de 54 gendarmes et policiers blessés.
La Nouvelle-Zélande a annoncé mardi que le ministre des Affaires étrangères Winston Peters avait annulé sa visite en Nouvelle-Calédonie en raison des troubles.
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