« Bonjour. », avait l’habitude de dire Ziad Medoukh quand il entrait dans ses cours de français, comme tous les professeurs de langue de Molière dans le monde entier.
Mais depuis le 7 octobre 2023, cet écrivain palestinien de Gaza vit sous les bombes du régime sioniste. 38 000 habitants de cette enclave palestinienne sont déjà tués par Israël, en majorité des femmes et des enfants.
Voici les témoignages de Ziad qui a perdu son frère, sa belle-sœur, ses nièces et ses neveux lors de cette agression criminelle de 8 mois.
« J’ai dû changer à cinq reprises de maison et de quartier depuis que mon immeuble a été détruit le 2 décembre 2023.
Aujourd’hui, je vis dans une maison surpeuplée avec quarante autres personnes. Les bombardements des avions de chasse sont quotidiens et nous ne sommes en sécurité nulle part.
Toutes les photos et les vidéos témoignant de notre souffrance pendant ces mois de carnage ne peuvent suffire à montrer l’étendue du désastre vécu par toute une population civile horrifiée et abandonnée.
Entre octobre et décembre, on pouvait encore trouver quelques aliments, puis tous les stocks se sont épuisés, les magasins ont été fermés ou détruits. Les trois mois suivants ont été les plus difficiles. En janvier, février et mars, il n’y avait plus rien.
J’ai survécu – car à Gaza personne ne peut plus vivre, nous ne faisons que survivre – en mangeant des herbes et en me nourrissant très peu, parfois seulement une fois tous les trois jours.
Nous sommes tous affaiblis et les premiers à mourir de ce manque de nourriture sont les enfants et les personnes âgées.
À cela s’ajoute le fait que le gaz étant interdit d’entrée à Gaza, la seule manière de faire cuire les aliments est de trouver du bois, qui est, lui aussi, devenu de plus en plus rare.
L’accès à l’eau ? C’est inimaginable. Chaque foyer n’a le droit qu’à 16 litres d’eau potable tous les trois jours. Il faut se déplacer sur des kilomètres à pied ou en charrette et faire la queue pendant des heures pour obtenir le précieux liquide. L’occupation a détruit 732 puits d’eau partout dans la bande de Gaza en neuf mois. La situation est d’autant plus tragique que la chaleur s’est installée avec l’été.
Notre vie est paralysée par le temps passé à tâcher de recharger nos téléphones portables grâce aux quelques panneaux solaires encore en état de fonctionner.
Même si j’écrivais des pages et des pages, je ne pourrais décrire ce qui se déroule à Gaza et le vécu de plus de deux millions d’habitants.
Il n’existe pas une famille ici qui ne soit pas en deuil, qui ne compte pas parmi elle des blessés, des personnes arrêtées et disparues.
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