Un expert estime que le rapprochement entre l'Iran et Bahreïn indique le déclin de l'hégémonie américaine dans la région

Téhéran (IRNA)- La normalisation des relations entre l'Iran et Bahreïn indique le déclin de l'hégémonie de Washington au Moyen-Orient, qui perd sa capacité à construire des coalitions dans la région. Cette opinion a été exprimée par Graham Fuller, ancien employé de la Central Intelligence Agency (CIA) américaine, dans un article pour le portail Responsible Statecraft, rapporte TASS.

Selon lui, l'accord entre Téhéran et Manama pour entamer des discussions sur la normalisation des relations "est plus important qu'il n'y paraît à première vue". Ainsi, la cinquième flotte de l'US Navy est stationnée à Bahreïn, dont la zone de responsabilité comprend l'ensemble du golfe Persique, ainsi que la mer Rouge et la mer d'Arabie.

Parallèlement, la politique américaine au Moyen-Orient vise depuis longtemps à créer une coalition militaire et politique contre l'Iran, composée de pays de la région.

"Pour cette raison, tout rapprochement entre Bahreïn et l'Iran suscitera l'inquiétude de Washington, qui pourrait tenter de l'empêcher", explique l'expert.

Selon Fuller, la première grande fissure dans la stratégie anti-iranienne élaborée par les Américains est apparue lorsque Riyad et Téhéran ont rétabli des relations diplomatiques grâce à la médiation de la Chine en 2023.

Il estime que de sérieux changements dans les réalités géopolitiques du golfe Persique vont maintenant devenir plus apparents, compte tenu de la perspective du rétablissement des relations de Bahreïn avec l'Iran.

L'expert souligne également qu'il est peu probable que Bahreïn se rapproche de l'Iran sans le consentement de l'Arabie saoudite, qui avait déjà établi des relations avec Téhéran.

Le 24 juin, l'agence de presse nationale de Bahreïn a annoncé que Téhéran et Manama allaient entamer des pourparlers en vue de normaliser leurs relations.

L'accord a été conclu lors d'une réunion entre le ministre bahreïni des affaires étrangères, Abdel Latif bin Rashed al-Zayani, et le ministre iranien des affaires étrangères par intérim, Ali Bagheri Kani, à Téhéran le 23 juin.

Plus tard, la banque centrale iranienne a déclaré que Téhéran et Manama discuteraient également de la libération des avoirs iraniens gelés à Bahreïn après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.

En janvier 2016, à la suite d'un attentat contre l'ambassade saoudienne dans la capitale iranienne, Manama, comme Riyad, rompt ses relations diplomatiques avec Téhéran.

Le 10 mars 2023, il est annoncé que l'Iran et l'Arabie saoudite ont conclu un accord de normalisation des relations et de réouverture des ambassades.

Le 12 mars 2023, Manama s'est déclarée ouverte au rétablissement des liens avec Téhéran et, le 14 mars, le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, Nasser Kanani, a assuré que l'Iran était prêt à développer la coopération avec tous ses voisins, y compris Bahreïn.

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