Anne Hidalgo, qui dirige Paris depuis 2014, quitte la mairie de la capitale française à la fin de son mandat en 2026.
Dans un entretien accordé au quotidien Le Monde publié mardi 26 novembre, Hidalgo annonce qu’elle préfère soutenir la candidature de son ancien premier adjoint et actuel sénateur PS de Paris, Rémi Féraud.
Mais qui est ce Rémi Féraud, le sénateur depuis 2017, membre du conseil d'administration de l'Institut kurde de Paris ? Un connaisseur des questions liées à l’Iran, il a l’habitude de publier des messages anti-Téhéran sur son X.
En général, la Fédération PS de Paris est connue pour des gestes d'ingérence anti-Iran. Comme le cas de soutenir les perturbations et les émeutes de 2022 en Iran.
Féraud a accompagné Hidalgo dans son chemin vers l'Hôtel de ville même au cours de la campagne électorale de la maire actuelle.
Féraud est formé politiquement au sein du Mouvement des jeunes socialistes (MJS).
L'ex-candidate du PS avait enregistré un score catastrophique à la présidentielle de 2022. Hidalgo ne recueille que 1,75% des voix et termine dixième du premier tour de l'élection présidentielle.
Cela reflète encore la défaite des socialistes à la présidentielle. En 2017, l’autre candidat PS, Benoît Hamon, est arrivé en cinquième position de ce premier tour de la présidentielle avec seulement 6,35% des voix.
Pourtant, dans les sondages de l'institut Ifop-Fiducial, le président du groupe Paris en commun au conseil municipal, Rémi Féraud, arrive en deuxième position. Devant lui, la candidate déçue en 2020, désormais ministre de la Culture et toujours maire du 7e arrondissement : Rachida Dati, l’ennemie jurée de Hidalgo.
Rémi Féraud, soutenu par une alliance entre le PS et le Parti communiste, ne gagne que 20% des voix.
Gabriel Attal aussi peut bloquer le chemin de Féraud. Pour 42% des sondés, l'ancien Premier ministre macroniste ferait un bon maire.
Rémi Féraud est, en outre, un partisan d’Israël. Au conseil de Paris, il a soutenu une définition anti-Islam sur le thème de l’antisémitisme.
Anne Hidalgo, elle aussi, affirmait son soutien inconditionnel à Israël, déclenchant une série de réactions diverses dans la communauté parisienne.
La marie socialiste, défenseuse d’une tour Eiffel en blanc et bleu, manifeste ouvertement son soutien à Israël. Ce soutien déclaré à Israël et la distance prise avec la gauche française (insistant traditionnellement sur l’équilibre diplomatique de la France) sont révélateurs des stratégies et des orientations futures du PS.
Actuellement, les résolutions officielles des socialistes français ne montrent pas pourtant une soumission à l’égard du régime sioniste.
« Le projet de l’extrême droite israélienne, dont des leaders ont des responsabilités éminentes dans le cabinet de Benyamin Netanyahou, qui vise à vider les territoires occupés de toute vie palestinienne, est un crime contre la Paix. Il conduit à une impasse politique et au ressentiment permanent en même temps qu’il exacerbe les tensions avec des risques de contagion dans la région, en particulier au Liban. C’est pourquoi le Parti socialiste demande de nouveau à la France, dont la voix historique s’est tue depuis le début de la guerre, de prendre une initiative avec l’Union européenne afin que la communauté internationale mette un terme à cette épouvantable situation à Gaza. »
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« Nous devons aussi appuyer les forces vives palestiniennes qu’elles soient politiques, civiles, associatives ou syndicales, afin que les Palestiniens puissent aussi s’exprimer sur leur avenir. C’est pourquoi le Parti socialiste soutient toute initiative qui ira dans le sens de la proclamation et de la reconnaissance de l’État palestinien.
Nous réitérons notre disponibilité pour organiser en France, avec l’Internationale Socialiste, un forum pour la paix au Proche-Orient et le développement du bassin euro-méditerranéen. »
(Résolution du Parti socialiste sur la situation à Gaza – 14 février 2024)
Pourtant, en avril 2024 et après l’opération de missiles Promesse Honnête du CGRI contre le régime sioniste, le PS a publié une déclaration pro-Israël.
L'ex-président socialiste François Hollande, ainsi que plusieurs députés du PS, ont signé la proposition de loi déposée par Caroline Yadan, la députée macroniste, visant à criminaliser les discours de soutien à la Palestine. Une position qui illustre encore leur alliance avec des ennemis de la Palestine.
En 2014, le président Hollande apportait un soutien aux opérations meurtrières du régime sioniste dans la Bande de Gaza.
Dans la même année de 2014, le gouvernement Valls-Hollande avait réprimé et interdit les manifestations de solidarité avec Gaza.
Le PS profite de ses actions pro-sionistes pour sauver sa position auparavant dégradante parmi les partis politiques en France.
Le parti ne compte actuellement que 62 sièges au sein du parlement, alors qu'il y a 10 ans il y avait plus de 200 représentants.
De toute façon, le favori de Hidalgo, le prosioniste Rémi Féraud doit affronter aussi les clivages au sein des socialistes. Le chef du PS Olivier Faure a donné sa préférence à Emmanuel Grégoire.
Ce sont les 3 000 adhérents de la fédération socialiste de Paris qui décident du sort des deux candidats du PS pour les municipalités Paris 2026.
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