Les manifestants affirment que l'arrestation d'Ekrem İmamoğlu par le gouvernement d'Erdoğan, accusé de « corruption et de liens avec des réseaux terroristes », est en réalité une tentative politique pour « éliminer » l'un de ses principaux rivaux dans la course à la présidentielle turque de 2028.
Erdoğan et le Parti de la justice et du développement (AKP) ont nié toute implication dans les événements actuels du pays, affirmant que l'arrestation du maire est une affaire judiciaire, et non politique.
Ekrem İmamoğlu, accompagné de plusieurs figures politiques de premier plan, dont deux maires régionaux, a été arrêté le 20 mars lors d'une descente de la police à son domicile. Il devait être présenté quelques jours plus tard comme le candidat à la présidence pour les prochaines élections en Turquie.
Les manifestations continuent alors même que le gouvernement a interdit les manifestations dans tout le pays pendant quatre jours, imposant des restrictions aux manifestants en fermant plusieurs routes.
La police anti-émeute turque a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc jeudi pour disperser les manifestants qui criaient « Erdoğan démissionne ».
Selon l'agence de presse Associated Press, la police a empêché un groupe de jeunes de se diriger vers la place Taksim, la place centrale d'Istanbul, en tentant de franchir les barricades. Pour disperser la foule, elle a utilisé du spray au poivre. À Ankara, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les manifestations à l'Université technique du Moyen-Orient, l'une des universités les plus prestigieuses de la ville.
Le ministère de l'Intérieur a également annoncé que six policiers ont été blessés lors des affrontements avec les manifestants à Istanbul.
Lors d'un rassemblement devant l'hôtel de ville, Ugur Özel, le leader du Parti républicain du peuple turc (CHP), auquel appartient le maire arrêté, a demandé à ses partisans de descendre dans la rue pour revendiquer leurs droits, tout en appelant à éviter la violence.
Cette arrestation a également provoqué un choc majeur sur les marchés financiers turcs, entraînant une suspension temporaire des transactions mercredi afin de prévenir une vente panique des actions.
Votre commentaire