Selon Franceinfo, la bataille de droits de douane engagée par Donald Trump a conduit Emmanuel Macron à réunir à l’Élysée, jeudi 3 avril, les représentants des filières françaises menacées.
La porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a annoncé que l’UE était "prête à la guerre commerciale" avec les États-Unis.
Selon les nouvelles décisions de l’administration Trump, les tarifs douaniers seront augmentés pour des dizaines de partenaires commerciaux des États-Unis, les importateurs de l'UE devant payer 20 %.
Emmanuel Macron a exhorté les entreprises de son pays à geler les investissements américains afin de protéger les intérêts économiques de la France.
En 2023, les investissements directs français aux États-Unis ont atteint près de 340 milliards d'euros, faisant de la France le cinquième investisseur dans ce pays. Les entreprises américaines ont investi environ 130 milliards d'euros en France.
Les nouveaux droits de douane pourraient coûter des dizaines de milliers d'emplois à la France. Un emploi français sur cinq est lié aux exportations.
Selon RFI citant la Chambre de commerce américaine, plus de 4 200 filiales françaises opèrent aux États-Unis, employant plus de 740 000 personnes.
Pour les producteurs de la France métropolitaine, le taux est de 20%. Mais pour les territoires d’Outre-mer, la situation est encore pire. Pour certaines zones ultramarines françaises, Washington est plus sévère comme Saint-Pierre-et-Miquelon taxé à 50% ou La Réunion à 37%.
Le ministre français des Outre-mer Manuel Valls s'inquiète, au micron de Franceinfo, du "risque d'escalade", assurant que "les guerres commerciales ne provoquent que des désastres". Cette "attaque commerciale scandaleuse" est une "attaque profondément politique", estime-t-il. Il dénonce "une forme de chaos" et des incohérences de "l'administration américaine qui met des taxes là où il n'y a que des pingouins", [taxes sur des îles inhabitées notamment].
L'impact de cette mesure de Washington pourrait réduire jusqu'à 1,5 point de pourcentage le PIB de la France et perturber les chaînes de production.
La Bourse de Paris a perdu hier 4,26%, pire séance en plus de trois ans.
Le géant pétrolier TotalEnergies a abandonné 6,24%.
BNP Paribas a dévissé de 6,82%, Société Générale a dégringolé de 10,45%. Crédit agricole a terminé en forte baisse de 4,46%.
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