Makran au lieu de Téhéran. Les deux mots sont bien rimés, mais quitter la capitale de deux siècles, ce sera un projet colossal pour l’administration Pezeshkian.
Les médias français s’intéressent au sujet et commentent les propos des responsables iraniens.
« Le Paradis perdu du Makran doit devenir le futur centre économique de l’Iran et de la région », souligne l'Opinion citant le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi.
« Téhéran, située au pied de la chaîne des montagnes enneigées de l'Alborz, est depuis 1786 le centre politique, administratif et culturel de l'Iran. Avec sa périphérie, elle compte environ 15 millions d'habitants. L'Iran dispose d'abondantes réserves de gaz et pétrole dans le sud du pays, mais la majeure partie des Iraniens habitent dans le nord, notamment à Téhéran. », note le journal marseillais, La Provence.
France 24 attribue un long reportage au sujet de la localisation de la capitale iranienne. AFP publie des infographies et présente la carte du sud d’Iran pour décrire la position de la nouvelle capitale d’Iran au bord de l’Océan Indien. Les autres médias français aussi ne peuvent pas passer inaperçus devant ce sujet stratégique qui peut changer l’image du pays ou même l’image de la région de l’Asie du Sud et de la mer d’Oman, depuis le détroit d’Ormuz au Golfe Persique jusqu’au détroit Bab-el-Mandeb en mer Rouge.
Analysant les sites d’informations et les quotidiens persanophones, France 24 écrit : « L'idée de déménager la capitale revient régulièrement dans les discours des dirigeants iraniens. Mais jusqu'ici, aucune mention d'un lieu précis n'avait été faite. Cette fois, le projet a été relancé par le président Massoud Pezeshkian depuis son arrivée au pouvoir en juillet. Et pour la première fois, son gouvernement a identifié comme site potentiel la côte de Makran, dans le sud du pays, une région excentrée proche de la frontière avec le Pakistan. »
Selon La Croix, « la région du Makran est connue pour ses massifs montagneux accidentés et ses falaises, ses plages et villages de pêcheurs qui font le bonheur des touristes et son histoire ancienne qui remonte à l’époque d’Alexandre le Grand. »
« Makran se trouve dans le sud-est de l’Iran et s’étend le long du golfe d’Oman. Outre son importance géographique, elle revêt aussi une valeur stratégique. Cette zone relève des provinces du Sistan-et-Baloutchistan [du Hormozgan] et partage une frontière avec le Pakistan. Elle représente un couloir maritime essentiel pour l’Iran, en lui donnant accès à l’océan Indien. Grâce à sa situation stratégique, Makran peut aider l’Iran à élargir son accès aux réseaux commerciaux internationaux. Y transférer la capitale pourrait aussi diminuer les inégalités démographiques et permettre à l’Iran de mieux contrôler ses zones les plus sensibles. », analyse La Revue Conflits qui ajoute : « Le passage de Téhéran à Makran constitue un choix stratégique sur le long terme, qui prend en compte les impératifs géopolitiques, économiques et démographiques de l’Iran. En opérant ce déplacement, le pays peut consolider son économie, améliorer sa sécurité et encourager le développement local. Il s’agit de se doter d’une ligne de conduite destinée à affermir la place de l’Iran en tant que puissance régionale. »
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