Moins connu que les détroits de Malacca, d’Ormuz ou de Bab el-Mandeb, le canal du Mozambique, entre le continent africain et Madagascar, n’en est pas moins une voie maritime stratégique pour le commerce mondial.
5000 bateaux empruntent le canal du Mozambique chaque année – majoritairement des tankers dont le chargement est estimé à 700 millions de tonnes de brut par an.
Les îles Éparses (Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Europa, et Bassas da India), des "confettis" quasi inhabités - sans compter Mayotte au nord - permettent à Paris de contrôler plus de la moitié de la surface du canal du Mozambique. Elle dispose aussi de moyens militaires, dont une base navale à La Réunion, et économiques conséquents par rapport aux pays riverains.
Le président malgache, Andry Rajoelina, a fait de la restitution des îles Eparses l’une de ses priorités, depuis son élection en 2019.
En octobre 2019, Macron avait ravivé les tensions avec Madagascar en devenant le premier président français à poser le pied sur l'une de ces îles.
La France, confrontée à une souveraineté contestée sur plusieurs de ses territoires et aux ambitions de la Chine et de la Russie, joue les équilibristes dans l'océan Indien, où Emmanuel Macron entame une tournée de cinq jours.
La Russie, selon France 24, a apporté son soutien à Madagascar dans sa revendication sur les îles Éparses, tout comme aux Comores qui, depuis 1960, revendiquent Mayotte.
Maurice réclame de son côté Tromelin au nord de La Réunion.
Par ailleurs, la Chine investit massivement dans les ports Est africains, et notamment ceux riverains du canal.
Russes et Chinois y ont également mené des exercices militaires avec l'Afrique du sud.
"Le statut de Mayotte est extraordinairement instable. C'est une épine dans le pied de la France", estime Bertrand Badie, spécialiste de relations internationales à Sciences Po.
Outre la Russie et la Chine, la France doit désormais supporter la présence plus en plus sensible des Indiens dans cette région.
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