Il parle couramment le français. Il rencontre souvent des dirigeants africains. Les photos de ses visites en Afrique sont nombreuses dans les réseaux sociaux. Les nouvelles sur les investissements massifs des Emirats Arabes Unis en Afrique ne sont pas rares. Tout le monde en parle. Mais la figure de ce prince arabe est moins connue.
A peine investi en février 2021 du portefeuille des affaires africaines, le ministre émirati Sheikh Shakhboot s'est saisi de la question du méga-barrage construit par Addis-Abeba sur le fleuve Nil. Ce dossier lui offre une occasion de s'illustrer sur un problème qui touche deux alliés traditionnels des Emirats sur le continent, l’Egypte et l’Éthiopie.
Cheikh Shakhboot se rend souvent en France pour discuter avec l’ex-colonisateur d’Afrique pour évoquer les sujets concernant le continent noir.
Il organise et co-préside des commissions économiques conjointes entre les EAU et les pays africains et coordonne l'initiative UAE Africa Gateway.
Il rencontre les envoyés spéciaux des Etats européens pour l’Afrique.
Un proche de Mohammad Bin Zayed, il dirige les activités diplomatiques concernant le continent noir où les EAU multiplie sa présence.
Hier à Ouagadougou, Cheikh Shakhboot a rencontré le Capitaine Ibrahim Traoré, Président par intérim de la République du Burkina Faso, lors d'une visite officielle dans ce pays sahélien.
Accompagné d’une forte délégation d’experts et d’opérateurs économiques, le prince diplomate a également visité le Mali et le Niger.
A Abidjan, il a signé des accords sur l’agriculture pour établir un partenariat selon lui, "gagnant-gagnant".
Au Sahel, il parle de l’énergie renouvelable.
Ses positions écologiques sont réputées. Dans son discours, lors de la COP28 de Dubaï, il avait réaffirmé « l'engagement des Émirats arabes unis [un pays pétrolier] dans la lutte contre le changement climatique » et avait souligné « l'objectif du pays de collaborer avec les pays africains pour garantir des résultats tangibles. »
Une part importante des investissements émiratis en Afrique fût injectée dans le secteur des énergies renouvelables.
La société émiratie Blue Carbon a noué des accords au Liberia, en Tanzanie, en Zambie et au Zimbabwe pour convertir une partie leurs terres en crédits-carbone. Une politique de « Greenwashing » et « colonialisme », dénoncent des ONG.
Par cet accord, un pays qui réduit ses émissions au-delà de ses prévisions peut vendre ses « excédents » sous forme de crédits à un pays plus pollueur, qui pourra s’en servir pour compenser ses propres émissions.
La monarchie du Golfe Persique multiplie depuis plus d’une décennie les investissements financiers, politiques et militaires en Afrique.
Les EAU se classent au 4e rang des investisseurs étrangers en Afrique, derrière la Chine, l'Europe et les États-Unis.
Abou Dhabi est devenu un acteur stratégique incontournable sur le sol africain.
Mais les ingérences des EAU en Afrique, ne sont pas toujours si diplomatiques. La crise au Soudan en est un exemple très tragique. Les avions cargos d’Abu-Dhabi s’atterrissent dans les aéroports du Tchad pour alimenter, par des équipements français, les forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo dit « Hemetti ». Dans ce front, les EAU ont raté leur pari. Plus de 15 000 Soudanais ont perdu la vie lors de cette guerre civile.
Au Somali, les EAU ont des contacts avec Somaliland pour investir dans le port Berbera sans l’avis favorable de l’Etat de Mogadishu.
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