Date de publication: 10 septembre 2019 - 00:32

Téhéran (IRNA)- Vêtu en noir l’Iran tout entier a commencé à organiser des cérémonies de deuil de l’Achoura, marquant le jour anniversaire de la mort en martyr de l’icône du sacrifice, l’Imam Hossein (béni soit-il) et de ses 72 compagnons.

Ce lundi 8 septembre, des masses énormes en Iran de fidèles ont organisé des rituels de deuil marquant le neuvième jour du mois de Muharram (Tassoua ).

La bataille de Karbala entre un petit groupe de partisans et proches de l’Imam Hossein (béni soit-il) et un plus grand détachement militaire des forces du calife omeyyade représente la guerre entre tout le bien et tout le mal.

Une pièce de théâtre dans une rue de Tabriz au nord-ouest de l'Iran avec dialogues chantés et déclamés (Le tazieh ) pour rejouer les évènements de ces journées décisives du mois de Muharram (Photo de l'IRNA)

Qui dit Achoura, dit tragédie qui n'a cessé d'émouvoir et de plonger dans la douleur des millions de Musulmans depuis plus de treize siècles, et événement politique crucial qui a influé fortement sur le cheminement de l'expérience islamique.

La tragédie de l’Achoura est en effet le jour anniversaire de l'assassinat tragique du petit-fils chéri du noble Prophète (SAW), l'Imam al-Hussein, et de quelques dizaines de ses compagnons et proches parents, massacrés en même temps que lui, sous les yeux de leurs femmes et de leurs enfants, sur une terre étrangère, après avoir subi un calvaire douloureux et effectué une marche pénible d'environ deux mille kilomètres, qui les a conduits de Médine (en Arabie) à Kerbela (en Irak).

Ce n’est pas seulement en Iran, les chiites du monde entier organisent rassemblements et processions à l'occasion du Moharram, le premier mois du calendrier musulman, qui a commencé cette année le 1er septembre. Ils commémorent à cette occasion l'anniversaire de la mort en martyr du troisième Imam et du petit-fils chéri du noble prophète Mohammad (Quel le Salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), le très vénéré Hussein (P).

Suivant la tradition, chaque année, dans tous les coins du monde, les musulmans chiites effectuent différents rituels pour commémorer le grand sacrifice de l’Imam Hussein et de ses compagnons pour protéger l’Islam noble, afin que le message de Karbala reste vivant et immortel à travers tout les temps et toutes les terres.

Certes si l’Imam Hussein (P) ne se soulevait pas contre les tyrans de son  temps, avec eux, il ne restait qu’un nom de l’islam. Mais la réalité de l’islam, la justesse de l’islam, la justice de l’islam, la piété de l’islam et humanisme de l’islam n’existait plus.

Ces cérémonies reflètent la position éternelle et indéfectible de la vérité contre les mensonges et la lutte contre l’injustice, de tyrannie et d’oppression qui étaient la cause de l’Imam Hussein (P).  

Il a été assassiné avec 72 personnes de ses fidèles compagnons et de sa famille dont des femmes et des enfants innocents à Karbala.  Ce drame est un crime contre l’humanité et l’Imam a tout donné pour que l’Islam noble reste.

Au bruit des tambourins, les fidèles se frappaient la poitrine ou se flagellaient symboliquement en criant le nom du Seigneur des martyrs « Hussein »pour marquer l'anniversaire de la mort en martyre de cette figure centrale de l'islam noble.

Les cérémonies de deuil à la veille de l’Achoura (dixième jour du mois de Muharram), le lundi 9 septembre 2019, dans la ville d’Arak au centre de l’Iran (Photo de l’IRNA)

Vêtus en noir ses amoureux brandissaient des drapeaux noirs, verts et rouges pour rendre hommage aux modèles de dévotion et aux symboles de conviction en terre de Karbela qu’est Hussein (P) et son demi-frère brave, le Porte-étendard Abbas, cette Lune de toute la Famille, qui n’a pas pu supporter la soif des enfants et qui était leur espoir.  Tous deux sont enterrés dans la ville de Kerbela en Irak.

La réunion annuelle des nourrissons et de leurs mamans en hommage aux petits de Karbala, le vendredi 6 septembre 2019 dans la ville de Bojnourd au nord-est l’Iran (Photo : Vahid Khademi, IRNA)

Le neuvième jour : le tazieh d’Abbas Aboul Fazel. Il est le jeune  demi-frère de Hussein (P). Il veut aller chercher de l’eau dans l’Euphrate qui n’est pas loin, mais inaccessible car le camp est cerné. C’est alors qu’il est pris par les soldats de Yazid qui lui coupent les deux bras. Il essaie de retourner au camp, rapportant un sceau d’eau qu’il tient entre ses dents mais tombe en martyre (Photo d'IRNA).

Depuis Hussein (P) et ses compagnons restent une inépuisable source d’inspiration et de ferveur d’une rare intensité. Les créations lyriques et artistiques professionnels ou populaires  à son hommage sont extrêmement riches dans le monde, que ce soit en langue arabe, persane, urdu ou même plus récemment en d’autres langues, telle anglaise. Pourtant  les mots restent incapables pour atteindre tout le potentiel en matière de témoignages adressés au Prince des martyrs.

Durant ces quelques jours et soirées, les récits de Karbala nous seront contés, et même si l'histoire reste inchangée, l'émotion qui en ressort ne fait qu'augmenter. Etonnant c’est que même les musulmans sunnites voir les non-musulmans partagent le deuil aux côtés de leurs amis frères ou compatriotes chiites. Les exemples n’en sont pas rares en Iran, en Inde, au Pakistan…

De part et d'autre du globe le nom  de Hussein résonne. C’est vers lui qui sont tournés  les  regards  de chaque personne.

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