Le sommet États-Unis-Afrique s’ouvre mardi 13 décembre à Washington, les dirigeants de 49 pays africains et de l’Union africaine étant conviés pendant trois jours dans la capitale américaine, pour parler sécurité, défense, espace, économie, santé ou encore changement climatique.
Les États-Unis de Biden veulent réaffirmer leur intérêt pour le continent africain, après la présidence de Donald Trump ou une négligence complète dominait le regard américain vers l’Afrique. Les Américains dans l’administration Biden parlent de l’augmentation des investissements en Afrique, mais quel est le pourcentage des fonds que les Américains dépensent en Afrique pour le développement de ce continent ?
Washington a promis un investissement de 55 milliards de dollars en trois ans pour les pays africains. Mais ce chiffre n’est pas tellement remarquable tenant compte du nombre des pays africains et en considérant le volume des investissements que les Américains font dans les autres régions du monde.
En 2021, le volume des États-Unis seulement au Royaume-Uni montre le chiffre de 1005 milliards de dollars. A ce chiffre, il faut ajouter 371 milliards dollars que les Américains ont investis dans les iles britanniques des Caraïbes. Plus de 278 milliards de dollars aussi étaient investis en Bermudes, une autre colonie britannique ; Donc un ensemble de 1654 milliards de dollars ont été investis au Royaume-Uni par les États-Unis. Cela montre les considérations géopolitiques dans l’octroi des investissements américains dans les pays étrangers.
Washington a promis un investissement de 55 milliards en Afrique alors que seulement dans un pays comme les Pays-Bas, les Américains ont investi 885 milliards de dollars en 2021. Les autres pays dans la liste des investissements américains sont le Luxembourg avec 715 milliards de dollars, l’Irlande avec 556 milliards dollars, le Canada 406 milliards de dollars.
A noter que dans la liste des 20 premiers pays qui ont attiré les investissements américains, l’on ne trouve aucun pays africain.
Mais la Chine, par exemple, montre un investissement total de 735 milliards USD à la fin 2020.
Cela montre que l’Afrique n’a pas une place considérable dans le commerce américain. L’Importance de l’Afrique pour les États-Unis est en rapport avec les questions militaires et sécuritaires. Washington a établi un réseau des bases militaires dans les zones stratégiques de l’Afrique. Depuis l’ère de la guerre froide, plusieurs coups d’État et tentatives de coup d’État sont orchestrés par les Américains en Afrique.
L'armée américaine, qui a été à l'origine de 100 coups d'État militaires ou opérations subversives dans la seconde moitié du XXe siècle, a mené des opérations sous forme de forces spéciales dans 22 pays africains.
Les États-Unis comptent environ 6000 militaires sur tout le continent africain, et le nombre d'attachés militaires dans bon nombre de ses ambassades en Afrique dépasse le nombre de diplomates.
Le Commandement des États-Unis pour l'Afrique (AFRICOM) affirme que la mission de ses forces spéciales se limite à fournir des conseils, de l'assistance et de la compagnie. Cependant, dans les situations de combat, il n'est pas facile de faire la distinction entre le rôle de l'observateur et celui du participant à la bataille.
Les forces américaines ont pris le contrôle de 29 bases sur le continent africain.
Même si l’on étudie les investissements minimaux des Américains en Afrique, l’on constate que la majorité de ce fond est dépensée en Égypte, en vue de satisfaire ce pays arabe et musulman qui a établi des liens diplomatiques avec le régime sioniste, un partenaire stratégique des États-Unis. Aucun pays francophone n’existe dans la liste des pays africains où les Américains font des investissements majeurs. Seulement la RDC est devenue un pays attirant pour Washington, ces dernières années. L’Ambassade des États-Unis à Kinshasa se montre très active sur la scène politique et dans la distribution des contrats étatiques de la RDC. La raison est probablement en rapport avec le commerce de minerais et des semi-conducteurs, un marché qui s’enflamme en considérant l’industrie verte de Biden.
Dans une telle condition, il semble très logique que les pays africains s’éloignent de Washington et s’approchent des nouveaux associés comme Moscou et Pékin ou même Istanbul, New Dehli et Téhéran.