Ottawa a annoncé vendredi dernier qu'il organisait des pourparlers avec le gouvernement du Cameroun et divers groupes pour proposer un processus de paix en vue d'une résolution politique de la crise, a rapporté Radio Canada.
Mais le ministre camerounais de la Communication, René Emmanuel Sadi, dans un communiqué signé ce 23 janvier 2023, désavoue le Canada comme médiateur dans la crise anglophone.
Le ministre de la Communication qui indique l’avoir appris par certains médias, affirme que le gouvernement avait déjà organisé le grand dialogue national en 2019 pour résoudre la crise qui est en effet un résultat néfaste du colonialisme britannique dans cette région.
Cette réaction de Yaoundé montre que le gouvernement camerounais soupçonne les motivations d’Ottawa dans cette affaire.
L'ambassade du Canada a publié un message sur Twitter qui démontre la position de l'Occident dans ces négociations. La diplomatie canadienne utilise le terme de « l'ancien territoire sous tutelle des Nations unies du British Southern Cameroons » pour parler de deux régions Nord-ouest et Sud-ouest qui sont officiellement une partie intégrante de la République du Cameroun.
Le Canada a une présence dans cette zone conflictuelle sous la couverture des agences de Charité comme Reach Out Cameroon.
L’usage de cette nomination pourra montrer une sorte de l’impartialité dans les positions d’Ottawa dans la crise qui frappe, depuis 2016, ces deux régions anglophones du Cameroun.
Ce conflit armé a déjà causé 2 000 morts, 600 000 déplacés internes, 60 000 déplacés à l’étranger et la destruction de centaines de villages.
Si aujourd’hui, le Cameroun s’affronte à ces crises sécuritaires dans les régions Sud-Ouest, Nord-Ouest et Extrême-nord, il faut insister sur le rôle des puissances coloniales qui ont essayé à supprimer les langues et les religions locales et à imposer leur système de gouvernance.
Le camp occidental, qui est à l’origine des crises africaines, ne peut jamais jouer le rôle de facilitateur de paix dans ce continent.