Téhéran (IRNA)-« Le général martyr Soleimani n'était pas seulement un héros dans la lutte contre le terrorisme et un bâtisseur de sécurité dans la région, mais aussi un général et un architecte de la paix, de la réconciliation et de la fraternité entre les nations et les pays musulmans », a déclaré ce jeudi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanaani.

« Le général martyr Soleimani, connaissait l'ennemi principal et regardait des horizons lointains », a déclaré le diplomate iranien avant d’indiquer que la ​​présentation de l'initiative de médiation irakienne entre l'Iran et l'Arabie était due à la vision stratégique du défunt Soleimani.

Le 3 janvier, le haut responsable iranien Ghassem Soleimani, commandant en chef populaire de la Force Qods (Force extérieure du Corps des gardiens de la Révolution islamique) a été tué en martyr dans une attaque ciblée de drone américain sur l'aéroport international de Bagdad, alors qu’il s’y trouvait pour mission diplomatique officielle. L’ancien président américain, le milliardaire Donald Trump, avait directement ordonné l’attaque et plonge ainsi les États-Unis dans une nouvelle crise majeure avec l’Iran et la région.

L’ancien Premier ministre irakien a salué le défunt commandant anti-terroriste iranien, le lieutenant-général Qassem Soleimani pour son rôle clé dans l’aboutissement du récent accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite sur le rétablissement des relations diplomatiques et la réouverture des missions diplomatiques.

Cité par la chaîne Al-Ahad, Adel Abdel-Mahdi, ancien Premier ministre irakien, a évoqué le récent accord Iran-Arabie saoudite pour rendre hommage au général Soleimani, ancien commandant de la Force Qods du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le considérant comme celui qui a lancé l’accord entre les deux pays.

Abdel-Mahdi a déclaré lors d’une visite d’État en Chine en septembre 2019, que le général Soleimani lui avait demandé lors d’un entretien téléphonique s’il pouvait se rendre en Arabie saoudite et servir d’« intermédiaire » entre l’Iran et le royaume saoudien.

« Le général Soleimani a dit que l’affaire était urgente », affirme l’ancien Premier ministre irakien qui lui a promis de se rendre à Riyad dès son retour à Bagdad. « J’ai informé la partie chinoise de la demande du général Soleimani, et elle s’en est réjouie », a ajouté Abdel-Mahdi.

L’ancien Premier ministre a poursuivi en disant qu’il avait contacté le gouvernement saoudien, qui s’est enquis du but de la visite : « Je les ai informés de la demande de médiation de l’Iran en citant le général Soleimani comme le représentant iranien. Les Saoudiens ont accueilli favorablement la proposition », a déclaré Abdel-Mahdi.

« Nous sommes rentrés en Iran le 25 septembre 2019 et avons quitté Bagdad dans la soirée pour l’Arabie saoudite. L’ancien Premier ministre [Mustafa] al-Kazemi m’a accompagné, ainsi que le ministre du Pétrole Thamer al-Ghadhban et le secrétaire du cabinet, Mohamed al-Hashemi. Nous avons été reçus par le Serviteur des Deux Saintes Mosquées, puis nous avons tenu une réunion tard dans la nuit avec le prince héritier [Mohammad ben Salman]. »

Abdel-Mahdi a souligné que l’initiative s’était arrêtée à la suite des frappes contre le géant pétrolier saoudien Aramco et de l’assassinat dirigé par les États-Unis du général Soleimani et de ses compagnons dans la capitale irakienne.

« Malheureusement, l’ancienne administration américaine a exécuté son opération lâche... J’ai ensuite transmis la responsabilité au Premier ministre al-Kazemi le 7 mai 2020. Malgré ce revers, l’initiative s’est poursuivie et les premières réunions ont eu lieu à Bagdad en avril 2021, en présence de Mohammad al-Hashemi », a-t-il indiqué.

« Cheikh Khaled al-Homaidan dirigeait la délégation saoudienne, tandis que la partie iranienne était représentée par le secrétaire général adjoint du Conseil de sécurité nationale, M. Saeed Iravani, avec la participation d’autres responsables », a-t-il poursuivi.

L’ancien Premier ministre irakien a également déclaré que de nombreuses parties avaient contribué à la conclusion de l’accord, qui, s’il réussit, a « le potentiel de modifier non seulement la région, mais le monde ».

Abdel-Mahdi a ajouté que l’accord ne consistait pas simplement à rétablir les liens entre les deux pays, ajoutant qu’il conduirait à une résolution complète des questions sensibles.

« Les deux parties se sont engagées dans des négociations solides et énergiques, et l’accord n’aurait pas pu être conclu sans les développements régionaux et mondiaux, l’influence croissante de la Chine et les garanties des deux parties. L’accord contient une vision partagée de la trajectoire plus large de la région, comme on peut le déduire de la déclaration finale », a conclu Abdel-Mahdi.

Après plusieurs jours de négociations intensives organisées par la Chine, l’Iran et l’Arabie saoudite ont finalement conclu vendredi 3 mars un accord pour rétablir les relations diplomatiques et rouvrir les ambassades respectives en un délai de deux mois.

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