Réagissant à une nouvelle vague de rhétorique iranophone aux États-Unis, Téhéran a dit à Washington « d'être en colère et de mourir de cette colère », rejetant les propos soi-disant « alarmistes » du gouvernement américain après la visite historique du président Ebrahim Raeisi en Syrie.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kan'ani, a fait ces déclarations dans un tweet émis ce jeudi après que le porte-parole adjoint du département d'État américain, Vedant Patel, a allégué que l'approfondissement des liens entre Téhéran et Damas devrait être « une grande préoccupation », non seulement pour les alliés américains et les pays de la région, mais aussi pour le monde.
Kan'ani a déclaré qu'il était naturel que Washington soit furieux parce qu'il a subi une défaite cuisante dans la région face au front de la Résistance.
« Les États-Unis ont exprimé leurs inquiétudes concernant la visite du président iranien en Syrie et ses résultats et les ont qualifiés de malveillants ! Bien sûr, la colère de ce régime pervers est naturelle car il a été vaincu en Syrie et dans toute la région par l'Iran et l'Axe de la Résistance, et il doit mettre fin à sa présence agressive en Syrie », a-t-il écrit.
« Soyez en colère et mourez de cette colère », a-t-il ajouté, reprenant une citation célèbre de l'ancien chef du Pouvoir judiciaire iranien, Mohammad Beheshti, qui a été tué en martyr dans un attentat à la bombe en 1981 contre le siège du Parti de la République islamique, par l'organisation terroriste Mujahedin-e-Khalq ( OMK).
S'exprimant mercredi en harmonie avec la campagne anti-iranienne hystérique menée par les Etats-Unis, Patel a allégué que l'Iran et la Syrie « ont continué à participer à des activités déstabilisatrices malveillantes, non seulement dans leurs pays immédiats, mais aussi dans la région ».
Il a tenu ces propos alors que son pays est à l’origine des occupations, des guerres et des actions destructrices dans la région de l'Asie occidentale et dans le monde.
Washington, a-t-il dit, a clairement fait savoir à ses partenaires qu'il ne soutenait pas la normalisation des relations avec Damas.
Ces commentaires sont intervenus le jour même où Raissi, à la tête d'une délégation politico-économique de haut rang, a entamé sa visite en Syrie sur invitation officielle de son homologue syrien Bachar al-Assad.
La visite est la première d'un président iranien depuis que le militantisme et les violences terroristes soutenus et alimentés par l'étranger s'est emparé du pays arabe en 2011. La visite vise à renforcer les relations entre Téhéran et Damas et à renforcer l'Axe de la Résistance.
Les États-Unis et leurs alliés ont envahi la Syrie en 2014 sous prétexte de combattre Daech. Le groupe Takfiri a vu le jour au moment où Washington avaient besoin de plus de prétextes pour étendre son ingérence en Asie occidentale ou y élargir sa présence illégitime.
Sous l'ancien président américain Donald Trump, Washington, qui a mis en place des avant-postes illégaux près des principaux gisements de pétrole et de gaz dans le nord-est de la Syrie, a commencé à piller les ressources naturelles de la Syrie. Les forces américaines maintiennent toujours leur présence illégale dans le pays arabe, bien que Damas et ses alliés aient vaincu Daech en 2017.
Contrairement aux États-Unis, l'Iran a maintenu une mission consultative en Syrie à la demande même de Damas dans le but d'aider le pays à vaincre les cellules terroristes soutenues par l'étranger.