Depuis la mort de Nahel, 17 ans, tué par un tir policier le 27 juin dernier à Nanterre, la France a passé plusieurs nuits d'émeutes. La Corse, elle, est restée calme. Quelle leçon peut-on tirer de cette différence de température ? Le journal Midi Libre étudie ce phénomène dans un article.
Selon Félix Bonardi, animateur auprès des jeunes à Ajaccio, interrogé par France Bleu, la situation est comparable à l'assassinat du Corse Yvan Colonna dans une prison du régime français en mars 2022 à Marseille. Ce meurtre a causé de vives réactions en Corse. Mais seulement en Corse.
"L'année dernière, il n'y a pas eu le soutien de l'autre côté de la Méditerranée".
Cet activiste corse a ainsi expliqué que "les gens regardaient à leur façon ce qu'il se passait en Corse après l'assassinat d'Yvan Colonna" et qu'"Aujourd'hui, les gens en Corse regardent à leur façon ce qu'il se passe à Nanterre. Il y a ce bras de mer qui nous sépare, qui nous éloigne". Pour l'animateur, ce sont "Deux révoltes qui se ressemblent".
Interrogé par Le Point, André Fazi, maître de conférences en sciences politiques à l'université de Corse, a répondu à cette question : "La société insulaire, bien que préoccupée, elle aussi, par les quartiers défavorisés, reste éloignée des problématiques qui touchent les zones les plus sensibles sur le continent". Pour le politiste, les Corses se mobilisent très peu quand il ne s'agit pas de revendications identitaires : "Le mouvement de contestation contre la réforme des retraites, par exemple, n'a pas été très suivi dans l'île".
Danielle Mattei, directrice de l'association Alpha a précisé que : "La Corse fait partie des rares régions qui ne sont pas touchées par les phénomènes de banlieues".
Ainsi, il y a très peur de petite délinquance : "les liens de proximité jouent encore un rôle d'encadrement social et l'imaginaire des jeunes vis-à-vis des forces de l'ordre n'est pas marqué par les rapports de force. Nous avons abordé le sujet avec eux au sein de l'association et, tout en étant touchés par ce qui est arrivé à Nahel, ils ne se sentent pas impliqués dans cette affaire", selon Le Point.
La Corse ne se sent plus française et ne s’intéresse pas aux affaires socio-politiques en France.