Hier, au sud de la France, une marche a été organisée par les Marseillais dans le quartier du Vieux-Port pour demander un cessez-le-feu à Gaza. "On n'en est pas à demander le respect du droit international, juste qu’on arrête de massacrer un peuple !", résume Sonia, membre d’Urgence Palestine Marseille, à l’initiative de ces rassemblements en collaboration avec d’autres organisations. "Tant que les Palestiniens seront debout, nous serons debout".
Selon La Province, les Marseillais étaient mobilisés ce dimanche, "c’est bien pour un 31 décembre, note Sonia. On se demandait même si on l’organiserait aujourd’hui mais ce sont les gens qui l’ont voulu, ils ont voulu être là comme chaque dimanche". Le fait étonne et remplit le cœur d’Anissa, 23 ans, qui vit là sa toute première manifestation. "C’est beau de voir qu’il y a autant de gens qui se sentent concernés, qui n’abandonnent pas les autres, alors qu’on parle d’un conflit qui est très loin de nous, géographiquement". C’est sa tante Lamia qui l’a accompagnée ici, "parce qu’il faut bien que la relève se fasse". Cette Marseillaise de 50 ans est même allée jusqu’à se rendre à Gaza en 2015 pour "essayer de comprendre ce que ce peuple vivait. J’y suis restée 15 jours, c’était bouleversant".
"J’ai honte de cette époque"
Bouleversée, Yasmine l’est jusqu’aux larmes : "J’ai honte de cette époque", dit-elle. Ce dimanche, elle est là pour les Palestiniens. Là, pour la paix dans le monde, elle qui a perdu ses parents avant ses 10 ans, dans la guerre d’Algérie. "Ce que j’ai vu de cette guerre était tellement atroce que j’étais certaine que rien de tel ne pouvait se reproduire un jour. L’histoire ensuite m’a donné tort, j’ai beau faire, je ne comprends pas."
Le cortège avance, à pas sûrs, les banderoles se sont concentrées sur les journalistes qui ont perdu la vie à Gaza : "On tue l’information pour cacher un génocide. Plus d’un journaliste tué chaque jour", peut-on lire. Ou encore, des gilets de presse sur lesquels sont inscrits les mots "souriez, vous êtes massacrés". Bientôt, une minute de silence glaçante observée près de la bibliothèque l’Alacazar, un cortège entier assis, en communion. Des passants approuvent le mouvement, les manifestants leur répondent : "Ne nous regardez pas, rejoignez-nous". À ceux qui le croiraient inutile, Sonia répond : "Il n’y aurait rien de pire que ce conflit se poursuive dans le silence". Alors, il se poursuit au bruit des mégaphones et des chants hebdomadaires "Gaza, Gaza, Marseille est avec toi".