Dans une interview accordée à Mediapart, l’auteur du livre « Le Nettoyage ethnique de la Palestine » attaque le régime sioniste pour « un génocide progressif » contre les habitants de la terre de Palestine.
« Je qualifie de nettoyage ethnique ce qui advient depuis 1948 et qui a été mis sous silence pendant des décennies, soit l’expulsion forcée d’une population autochtone. »
Le 13 mai 2023, Ilan Pappé a été arrêté pendant deux heures à l’aéroport de Détroit (Michigan – États-Unis) par des agents du FBI à cause de ses opinions personnelles sur le conflit israélo-palestinien.
« Entre 1947 et 1949, plus de 400 villages palestiniens ont été délibérément détruits, près d’un million de Palestiniens ont été chassés de leurs terres par les forces israéliennes sous la menace des armes, des civils ont été massacrés. C’est ce que les Palestiniens nomment la Nakba, la grande catastrophe. J’ai cherché à savoir qui étaient les responsables du plan Daleth, à l’origine de ce nettoyage ethnique méticuleusement préparé. »
En ce qui concerne les objectifs de Tel Aviv à Gaza, cet historien israélien a annoncé :
« L’intention est d’éliminer une population et sa capacité à survivre – les dirigeants israéliens l’affirment très ouvertement, surtout en hébreu. Le président israélien, Isaac Herzog, a dit : « Personne n’est innocent à Gaza. » Autrement dit, tout le monde est une cible légitime. Cela passe par la destruction de la population civile, des hôpitaux, des universités, des centres communautaires, des centres d’aide sociale, etc. »
Ce professeur a été chassé en 2007 de l’université par le régime sioniste.
« Je pense avoir été mis à la porte parce que je représentais un danger : des personnes étaient prêtes à m’écouter. Si des gens comme moi avaient eu la liberté de parler, nous aurions eu une certaine influence. Il serait très difficile pour les Israéliens d’accepter que la guerre de 1948 est aussi un crime, ou que ce qu’on leur a dit, à savoir que la guerre à Gaza est aussi un génocide. »
Selon Ilan Pappé la société israélienne est fracturée par un conflit entre les religieux et les laïcs.
« Je pense que nous assistons presque à une guerre civile. Pas une véritable guerre civile quand les gens se tiraient dessus. Mais c’est une guerre civile froide. Il n’y a pas de lien entre deux secteurs de la société juive israélienne : le bloc libéral, le plus laïque, et le bloc de tradition religieuse qui comprend en particulier les colons de Cisjordanie. Ils se battent l’un contre l’autre. »