Téhéran (IRNA)- Déchets toxiques, maladies transmises par l’eau, émissions massives de carbone. Les experts décrivent les innombrables dommages causés par l’agression d’Israël à Gaza sur les écosystèmes de la région.

Les bombardements criminels d'Israël sur la bande de Gaza au cours des 11 derniers mois ont eu des conséquences humanitaires indescriptibles, mais ils auront également des effets dramatiques et durables sur l'environnement naturel déjà menacé de Gaza, et même sur celui de toute la région de la Méditerranée-Est.

« Pénuries d’eau et d’électricité de plus en plus graves. Inondations catastrophiques dans les zones urbaines denses. Insécurité alimentaire exacerbée par l’impact à long terme des produits chimiques toxiques. 

On estime que la guerre à Gaza a déjà produit au moins 900 000 tonnes de déchets toxiques. Ces polluants, qui comprennent des matières radioactives et cancérigènes, des métaux lourds, des pesticides et d’autres produits chimiques, persistent dans l’environnement.

Tel est le sombre avenir qui attend la bande de Gaza, un foyer qui se voit privé à la fois de ses besoins humanitaires de base et de la capacité et des ressources nécessaires pour se préparer et minimiser les impacts du dérèglement climatique.

Pourtant, pour s’attaquer à ces deux problèmes, il faut prendre des mesures dans le contexte d’un blocus terrestre, aérien et maritime incessant imposé depuis près de deux décennies par l’Égypte et Israël – et les bombardements répétés de ce dernier aggravent également la dévastation environnementale dans la bande, compromettant encore davantage la capacité de Gaza à se préparer à la crise climatique en cours.

Les deux millions d’habitants de Gaza vivent donc dans une prison à ciel ouvert, exposée à des cycles incessants d’agressions et de destructions, ainsi qu’aux restrictions intransigeantes imposées par Israël. »

Ces paragraphes sont inclus dans une étude environnementale publiée sur +972 Magazine en 2022. L’auteur de cet article est le Palestinien Khalil Abu Yahia, un chercheur scientifique en climatologie tombé en martyr en  novembre 2023 au cours des bombardements sionistes contre Gaza.

« Il est presque impossible de penser à la crise climatique au milieu de tant de morts et de destructions », écrivait Natasha Westheimer, une collègue de M. Abou Yahia en novembre 2023, après la mort de Khalil dans une frappe aérienne israélienne. 

« Mais la réalité est que le mois dernier, Gaza a plongé encore plus profondément dans une crise humanitaire, et ses deux millions d’habitants sont plus vulnérables que jamais aux effets du changement climatique. »

En 2024, le Centre de diplomatie environnementale appliquée de l'Institut Arava pour les études environnementales a publié un nouveau rapport détaillé sur l'impact environnemental de l'offensive israélienne contre Gaza. Le rapport couvre une multitude de dommages environnementaux causés par la guerre, depuis la grande quantité de poussières toxiques libérées par les bombardements des bâtiments, jusqu'à la dégradation de la gestion des déchets, en passant par la destruction des installations de traitement des eaux et la prolifération des maladies d'origine hydrique.

Si les Palestiniens de Gaza sont les plus menacés, le rapport montre clairement que l'ensemble du territoire situé entre le Jourdain et la mer Méditerranée fait partie d'un écosystème dans lequel la santé et l'environnement sont interconnectés dans un équilibre fragile.