La lettre de Macron sur le Sahara occidental était en effet la fin des hésitations de Paris entre le Maroc et l’Algérie. Le président français sera au Maroc le 28 octobre pour une visite de deux jours. Déjà, Macron montre qu’il a préféré le Maroc dans le dilemme Rabat-Alger. La France a ouvert un consulat à Dakhla. Un changement de cap chez l’Elysée peut désormais pousser l’Algérie vers le camp des pays islamiques et anti-occidentaux.
Abdelmadjid Tebboune a reporté plusieurs fois son déplacement à Paris. Paris a offert le Sahara occidental au Maroc. L’Algérie est devenue plus puissante en Europe après l’essor des prix du gaz, suite au conflit Russie-Ukraine, mais elle a gardé ses liens avec Moscou. Les deux Etats ont des relations historiques. Les équipements militaires de l’armée algérienne sont largement russes. Les deux armées organisent même des exercices en Méditerranée. Tebboune a demandé une adhésion aux BRICS, le camp dominé par les tendances anti-Washington et anti-Europe à cause de la présence de la Chine et de la Russie, et récemment de l’Iran.
La cause palestinienne est un autre facteur qui peut approfondir le fossé Paris-Alger. L’Algérie est un soutien de la Palestine. Mais le Maroc normalise avec Israël. Le régime sioniste est devenu une garnison d’ingérence du camp occidental dans la région de l’Asie occidentale et même en Afrique, depuis 1948.
Et la question de la mémoire du colonialisme français pèse dans les relations France-Algérie. Les Algériens n’ont pas pardonné aux Français. Et retenons que « pardonner n’est pas oublier ». Les musulmans d’origine algérienne souffrent des politiques islamophobes de l’Elysée.