En Iran – pays qui est la cible des sanctions les plus vicieuses et aveugles –, ce que nous avons observé de l’administration actuelle des Etats-Unis est parfaitement clair : celle-ci n’offre aucune perspective quant à l’avenir de la communauté mondiale.
L’inflexibilité et l’imprévisibilité des Etats-Unis n’ont rien à voir avec la mise en œuvre de la théorie des jeux, où les acteurs sont censés prendre des décisions rationnelles. Qu’il s’agisse de sa mauvaise gestion interne du Covid-19 ou de l’affaiblissement de la paix et de la stabilité à l’étranger, le gouvernement actuel à Washington n’a aucun plan véritable, à part de s’en prendre aveuglément à tous ceux qui défendent l’Etat de droit.
Un parfait exemple en est la manière dont les Etats-Unis ont agi par rapport à la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui a approuvé le Plan d’action conjoint – en anglais Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA) –, communément appelé « accord sur le nucléaire iranien ». En juillet 2015, l’Iran, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont signé cet accord historique pour répondre à toutes les préoccupations concernant le caractère exclusivement pacifique de notre programme nucléaire, tout en libérant le peuple iranien de sanctions inhumaines et injustes.
Ni souhaitable ni viable
Dans le même cadre, les Etats-Unis et d’autres signataires ont coparrainé conjointement la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée à l’unanimité, dont l’accord nucléaire est un élément indissociable et à laquelle sont jointes ses 90 pages, inscrivant ainsi cet accord dans le droit international. Cependant, en mai 2018, l’administration américaine a déclaré qu’elle avait décidé unilatéralement de « mettre un terme à sa participation » au JCPOA.
Depuis lors, l’Iran et le reste de la communauté internationale ont été laissés dans la position extraordinaire de voir les Etats-Unis devenir le premier Etat dans l’histoire de l’ONU à non seulement enfreindre une résolution contraignante qu’il a lui-même parrainée, mais à sanctionner également les gouvernements et les entreprises qui soutiennent le droit international en mettant en œuvre les dispositions de cet accord. Ainsi que j’ai eu l’occasion d’en prévenir le Conseil de sécurité le mois dernier, la prolongation de cette croisée des chemins.