Téhéran (IRNA) - Emmanuel Macron a entretenu, avant-hier, avec le président Raïssi. Cet entretien téléphonique de 90 minutes, demandé par le président français, a provoqué de nombreuses réactions dans les médias français qui envisageaient de présenter un récit métamorphosé de ce dialogue Macron-Raïssi.


Les grands médias internationaux français comme l’AFP, la RFI et la France 24 voulaient transmettre ce message à leur public que Paris est dans une position politique où l'Elysée puisse faire un appel menaçant contre Téhéran.


Avant-Hier, le président français Emmanuel Macron a eu une conversation téléphonique avec l'ayatollah Raïssi. Quelques heures plus tard, les médias français ont essayé d’inverser le récit du contenu de la conversation. Des efforts qui semblent aller dans le sens de la tactique de fuite en avant de la part de l'Elysée et de ses alliés.

Emmanuel Macron a eu une conversation de 90 minutes avec Ebrahim Raïssi dans une situation où l'Elysée et certains médias occidentaux ont tenté de prétendre que le président français a fait à son homologue iranien des avertissements sur le programme nucléaire de l’Iran et des allégations sur l'implication de la République islamique dans la guerre de l’Ukraine.


L'Elysée a annoncé dans son communiqué sur la conversation téléphonique entre les présidents iranien et français que Macron avait exigé l'arrêt de ce qu'il a appelé le soutien de l'Iran à la Russie pendant la guerre d'Ukraine. Selon ce communiqué, le palais présidentiel français a annoncé que Macron avait fait part à son homologue iranien de sa grave inquiétude du gouvernement français quant à l'avancement du programme nucléaire de Téhéran et à la nécessité de mesures transparentes de la part de la République islamique d'Iran.

« Le Président de la République a également alerté sur la gravité des conséquences, à la fois sécuritaires et humanitaires, de la livraison par l’Iran de drones à la Russie et appelé Téhéran à mettre immédiatement fin au soutien qu’il apporte ainsi à la guerre d’agression russe contre l’Ukraine. », a publié le site de l’Elysée dans une tonalité loin du langage diplomatique. 

Les détails de cette conversation téléphonique Raïssi-Macron a été diffusé par le site « President.ir » consultable même directement en anglais : 

« The issue of war in Ukraine was also part of the talks between the two presidents on regional issues, where Dr Raisi declared the Islamic Republic's firm policy of opposing war, and considered diplomacy as the best solution. Emphasising on the continuation of negotiations to lift sanctions until reaching a conclusion, the French President considered the Islamic Republic of Iran as a part of the solution to the Ukraine crisis and demanded that Iran play a greater role in this regard. » 

En se référant au texte de cet appel téléphonique, il est possible d'avoir une compréhension correcte sur le récit français de cette conversation, de ce que Macron a dit et de ce qu'il a entendu.

Ce qui est clair, c'est que les faits sur le terrain et les évolutions régionales et internationales contredisent le récit de Paris sur la capacité de Macron pour menacer l'Iran. 

Dans l'intervalle de 9 mois entre la rencontre du locataire de l'Elysée avec le président iranien à New York et la conversation téléphonique d'avant-hier, de nombreux événements se sont produits sur la scène internationale et ces changements de paradigme dans les relations internationales ne permettent plus à la France de prendre un tel langage contre Téhéran bien que les médias français essaient de réhabiliter l’image du président français dans un appel téléphonique où  le président Raïssi avait une position beaucoup plus dominante.