La pénurie de médicaments est un fléau qui n’épargne que très peu de spécialités. L’Agence nationale du médicament (ANSM) tient la liste de ceux qui manquent à l’appel et elle s’allonge chaque jour. “Antibiotiques, anticancéreux, patchs, corticoïdes… des produits manquent pour deux ordonnances sur trois”, déplore Cyril Colombani, pharmacien et porte-parole de l'USPO (Union des syndicats de pharmaciens d’officine). Il illustre son propos avec l’exemple d’une patiente qui, “encore ce matin, a fait neuf pharmacies pour trouver de la pyostacine” (un antibiotique pour traiter certaines maladies infectieuses). Un exemple loin d’être isolé. Au total, en 2023, 37 % des Françaises et Français déclarent avoir été confrontés à des pénuries de médicaments, rapporte Yahoo News.
Cette pénurie de médicaments frappe la France alors qu'Emmanuel Macron a lancé en juin 2023 un plan national en vue de régler ce problème. La crise actuelle montre l’échec du programme de l’Elysée pour sécuriser des approvisionnements des produits pharmaceutiques.
Promettant un effort global dans ce domaine, le président français a déclaré lors d'un déplacement en Ardèche : « Nous allons surveiller ces produits et faire en sorte que l'ANSM [l'agence nationale de sécurité du médicament, NDLR] puisse prendre des sanctions si les mesures réglementaires ne sont pas respectées »
La liste de 450 médicaments essentiels avait été établie par la Macronie pour concentrer ses efforts de sécurité d'approvisionnement et de relocalisation.
Soit 25 médicaments essentiels qui « verront leur production relocalisée ou augmentée significativement sur le territoire national » à court terme, a promis le président en soulignant « huit nouveaux projets de relocalisation » soutenus par l'Etat, via France 2030, qui vont être lancés, représentant un investissement total de 160 millions d'euros. Dont du curare, de la morphine, ou encore de l'amoxicilline pédiatrique (où l'Etat accompagne les investissements de hausse des capacités du site de GSK qui en produit à Mayenne pour le compte de Biogaran). Outre GSK, Interor investit à Calais (Hauts-de-France), Seqens sur plusieurs sites d'Ile-de-France, EuroApi à Vertolaye (Auvergne-Rhône-Alpes), Aguettant à Lyon (Auvergne-Rhône-Alpes), Skyepharma à Saint-Quentin-Fallavier (Auvergne-Rhône-Alpes), Ethypharm à Grand-Quevilly (Normandie), et Benta Lyon à Saint-Genis-Laval (Auvergne-Rhône-Alpes). Enfin, « nous relocalisons aussi la production de six anticancéreux », a conclu Emmanuel Macron, selon un article du média français Les Echos.
Les promesses de Macron chez le façonnier ardéchois en juin 2023 n’ont pas abouti à une sortie de la crise pour le domaine des produits pharmaceutiques, et actuellement les Français souffrent d’une pénurie de médicaments qui peut être mortelle pour certaines maladies.