Téhéran (IRNA) – Plus de 50 jours après les législatives, la France n’a pas encore de gouvernement. « Le risque, dans ce climat délétère, c’est que les Français estiment que voter ne sert à rien et que la protestation se fasse dans la rue », a souligné le DG délégué d’Ipsos selon Le Monde.

Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, a répondu aux questions des lecteurs du « Monde ».


Selon cet expert des questions politiques, « Dans notre enquête, 73 % des Français n’ont pas confiance dans la nouvelle Assemblée, 65 %, et c’est nouveau, pensent que l’absence de majorité est une mauvaise chose, et la popularité du chef de l’Etat est au plus bas, avec 69 % de jugements défavorables et 27 % de favorables. »

« Le risque est aujourd’hui que les Français estiment qu’on les a convoqués pour rien, puisqu’il n’y a toujours pas de premier ministre nommé, de gouvernement formé et de mise en place d’une nouvelle politique. », a déclaré ce responsable d’Ipsos.

« La Constitution française n’est-elle pas un texte dépassé ? Ce qui se passe actuellement détourne la population de la politique. Le flou permis par la Constitution fait qu’on se sent moins citoyen. », voici une question posée à cet enseignant à Sciences-po qui répond :  

« On s’en prend souvent à la Constitution, mais je pense que c’est beaucoup plus la pratique du pouvoir ou l’interprétation que certains peuvent en faire que le texte lui-même qui pose problème. Cette pratique a d’ailleurs évolué au fil du temps, avec un président qui n’a pas toujours été aussi omnipotent ou interventionniste. »

En ce qui concerne la polarisation extrême de la société et le manque de culture de dialogue chez les politiciens en France, l’auteur de "Plus rien à faire, plus rien à foutre. La vraie crise de la démocratie " ajoute : « Il y a une esthétique de la radicalité, une fascination pour la surenchère et l’expression de la force, au détriment de la recherche du compromis et de la négociation, qui est aujourd’hui délétère. Le désaccord et même le conflit sont nécessaires en politique. Mais la démocratie, c’est la capacité de les résoudre. »

Macron en Serbie pour vendre des Rafals dans le cadre d’un contrat de 3 milliards d’euros, s’intéresse peu à cette crise qui menace la démocratie en France.