Le neveu de Yadollah Royaï a confirmé jeudi 15 septembre la nouvelle de la mort du poète iranien contemporain dans une interview accordée au journaliste culturel de l'IRNA.
Né dans la ville désertique de Damghan au nord-est de l’Iran, il a fini ses études de doctorat en droit international à Téhéran. Il a vécu et travaillé pendant à Paris. Considéré comme l’une des figures majeures de la poésie persane et persanophone il a publié, en Iran et en France, de nombreux recueils de poèmes ainsi que quatre grands essais comportant ses réflexions sur la poétique.
Auteur de fameux manifeste de « poésie de volume, poésie d’espacement » (Téhéran 1969), il devient comme chef de file d’un mouvement qui porte le nom « Espacementalisme » (ou poésie de volume), animé par les poètes de la jeune génération.
Ainsi par la mise en suspens de l’objet et de l’apparence visuelle, le poète trouve l’occasion de faire un second retour à la chose. Et dans cette attente, l’invocation de l’indicible se produit. C’est-à-dire que tout irréel, ayant un point de départ réel, glisse dans notre pensée à partir de sa réalité d’origine, et y affiche une finalité de celle-ci. La finalité des choses, nous la découvrons sinon l’inventons, alors qu’en pratique elle se révèle à nous dans l’espacement de notre retour à la parenthèse, où, l’apparence absorbée par le mental, finalité la supplante. « Il faut d’abord perdre le monde par Epokhé pour le trouver ensuite dans une prise de conscience universelle de soi-même » (Husserle).
Cette finalité de l’objet (la chose) prend corps ainsi sur la page par les mots qui la concrétisent au sein d’un langage qu’ils sont capables de créer, et est le produit d’une combinaison antérieur à notre corps. »
« Je n’écris pas ce que je pense. J’écris ce que l’écriture me fait penser. C’est plutôt la combinaison des mots qui me pense, et qui m’apprend la pensée », a-t-il dit.
Après avoir fini ses études élémentaires, le jeune poète devient diplômé de la Faculté de formation des enseignants de Téhéran.
Opposant au régime despotique de Pahlavi, après sa libération de la prison du Shah (Roi) en 1957, il publie ses premiers poèmes sous le pseudonyme de Roya (rêve en persan).
Royaï a poursuivi ses études peu de temps après et obtient un doctorat en droit international de l'Université de Téhéran. Après cela, il travaille comme employé au ministère des Finances.
Le poète de volume le plus célèbre d'Iran publie ensuite son premier ouvrage « Les chants de la vie ». « Sur les routes vides » est son deuxième recueil de poésie.
« Sur les routes vides » a présenté Royaï comme un pète extrêmement dur contre la tyrannie Pahlavi.
En publiant des articles sur la poésie, il a présenté des théories sur la poésie et introduit un nouveau cadre et une nouvelle définition de la poésie dans les cercles littéraires.
Royaï qui accordait une importance particulière à la forme de la poésie et l'a érigée en question la plus fondamentale de la poésie, a quitté l'Iran il y a quelques décennies. Il s’éteint mercredi soir 14 septembre à Paris.