Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a alerté jeudi 16 novembre le monde quant au "risque immédiat de famine" à Gaza, où nourriture et eau sont "quasi inexistantes", rapporte le Courrier du Vietnam.
"Avec l'hiver qui approche à grands pas, les abris précaires et surpeuplés, ainsi que le manque d'eau potable, les civils sont confrontés à un risque immédiat de famine", a déclaré dans un communiqué la directrice exécutive de l'agence onusienne basée à Rome, Cindy McCain.
"Il n'y a aucun moyen de répondre aux besoins alimentaires actuels à travers un seul passage frontalier opérationnel", a souligné McCain, faisant référence à l'aide transitant par le passage de Rafah. Elle a ajouté : "Le seul espoir est d'ouvrir un autre couloir sûr pour l'aide humanitaire afin d'amener la nourriture nécessaire à la vie à Gaza".
"La nourriture qui est entrée à Gaza ne suffit qu'à satisfaire 7% des besoins caloriques quotidiens minimaux de la population", a précisé Cindy McCain.
Avec seulement dix pour cent des approvisionnements alimentaires nécessaires entrant à Gaza depuis le début du conflit, la bande de Gaza est désormais confrontée à un déficit alimentaire massif et à une faim généralisée, alors que la quasi-totalité de la population a désespérément besoin d'une aide alimentaire, a averti le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies.
En début de semaine, le PAM a confirmé la fermeture de la dernière boulangerie avec laquelle l’organisation travaillait, faute de carburant. Les pénuries de carburant ont provoqué un arrêt paralysant de la production de pain dans les 130 boulangeries de Gaza. Le pain, aliment de base pour les habitants de Gaza, est rare, voire inexistant.
La pénurie de carburant paralyse également la distribution et les opérations humanitaires, y compris la livraison de l'aide alimentaire. Même si des camions sont arrivés d'Égypte et ont déchargé des fournitures à Gaza mardi, ils n'ont pas pu atteindre les civils dans les abris en raison du manque de carburant pour les véhicules de distribution.
Le système alimentaire à Gaza s’effondre ; seuls 25 pour cent des magasins sous contrat avec le PAM restent ouverts et d'autres sont à court de produits alimentaires essentiels. Les marchés locaux sont complètement fermés. Les petites quantités de nourriture que l’on peut trouver sont vendues à des prix alarmants et sont inutiles sans la possibilité de cuisiner, obligeant certains à survivre avec un repas par jour. Pour les plus chanceux, ce repas inclut de la nourriture en conserve, même si certaines personnes ont recours à la consommation d’oignons crus et d’aubergines crues.
“L'effondrement des chaînes d'approvisionnement alimentaire est un tournant catastrophique dans une situation déjà désastreuse, où les gens ont été privés des produits de première nécessité », a déclaré Samer Abdeljaber, représentant et directeur du PAM en Palestine. ”Sans accès au carburant, notre capacité à fournir du pain ou le transport de nourriture vers ceux qui en ont besoin a été gravement compromis, ce qui a pratiquement paralysé la vie à Gaza. Les gens ont faim.“