Les développements récents suggèrent que l'Europe envisage de favoriser des liens avec l'Iran. Lors d'un entretien téléphonique avec Massoud Pezeshkian, le président français Emmanuel Macron a fait part de son désir de renforcer la coopération France-Iran. Ce sentiment a été encore souligné par le président du Conseil européen Charles Michel, qui, lors d'une conversation avec le président iranien, a exprimé la volonté des nations européennes de renforcer les relations avec Téhéran. Au cours de leur conversation téléphonique dimanche soir, Pezeshkian et Michel ont évoqué divers sujets, notamment les relations Iran-Europe, les initiatives visant à relancer les négociations pour la relance de l'accord nucléaire de 2015 (JCPOA), et la crise provoquée par les atrocités du régime sioniste dans la bande de Gaza, ainsi que les activités terroristes d'Israël dans la région.
Pezeshkian a déclaré que les deux poids deux mesures utilisés par les États-Unis et certains pays occidentaux n’avaient servi qu’à enhardir le régime sioniste dans la perpétuation du terrorisme et la perpétration de crimes à Gaza et dans la région, mettant ainsi davantage en péril la paix et la sécurité régionale et mondiale.
En réponse à la volonté de Michel de reprendre les négociations sur le JCPOA, Pezeshkian a souligné l’importance de la confiance et de la garantie des intérêts mutuels comme fondement de tout accord durable.
Le responsable européen a également souligné la volonté de l’UE de renforcer les relations avec l'Iran.
L'aspiration du responsable européen à consolider les liens avec l'Iran fait écho aux sentiments exprimés par d'autres responsables européens dans leurs messages de félicitations à Massoud Pezeshkian. Cela signifie que Téhéran et Bruxelles se trouvent au bord d'une nouvelle ère, façonnée par l'élection présidentielle iranienne et le triomphe d'un président qui défend un programme d'« engagement constructif » avec la communauté internationale.
Si les Européens ont hésité initialement face à la victoire de Pezeshkian en Iran, ils n'ont pas négligé cet événement national majeur. La porte-parole de l'UE, Nabila Massrali, sur le réseau social X, a félicité Pezeshkian, affirmant : « Nous sommes prêts à dialoguer avec le nouveau gouvernement conformément à la politique d'engagement critique de l'UE. »
Enrique Mora, adjoint au chef de la politique étrangère de l'UE, a honoré l'investiture du nouveau président iranien et a rencontré à Téhéran Abbas Araghchi, qui devrait devenir le ministre iranien des Affaires étrangères au sein du nouveau gouvernement. Après leurs entretiens, Mora a exprimé sa satisfaction quant à la conversation via X (ancien Twitter), exprimant son anticipation d'une collaboration future.
Il existe un grand espoir quant à une éventuelle relance des relations Téhéran-Bruxelles.
Jalal Sadatian, ancien diplomate iranien, exprime cet optimisme dans une interview accordée à Iran Daily.
« Avec l’élection d’un nouveau président qui a souligné l’importance de réparer les relations avec le monde, les Européens espèrent, eux aussi, un rapprochement avec l’Iran, car des liens plus forts profitent aux deux parties. »
Selon Sadatian, l’Iran présente plusieurs avantages pour les Européens, notamment sa situation géographique stratégique et sa capacité à influencer les développements dans la région instable de l’Asie occidentale. De plus, Téhéran exerce un attrait économique considérable pour les Européens, à la fois en tant que fournisseur d’énergie et en tant que vaste marché de consommation.
Il souligne que le renforcement des relations avec l’Europe apporterait également divers avantages économiques et politiques à l’Iran.
De même que l'élection de Pezeshkian a ouvert la voie à une normalisation des relations entre l'Iran et l'Europe, la montée de la gauche (le Parti travailliste) au Royaume-Uni et le rejet des candidats de l'Extrême-droite en France peuvent également contribuer à cette trajectoire. Néanmoins, les ouvertures faites par les pays européens, illustrées par la volonté exprimée par Michel de renforcer les liens avec l'Iran, laissent entrevoir la possibilité d'une amélioration progressive mais significative de leurs relations.
« Quel que soit le paysage politique après l’élection américaine », affirme-t-il, « consolider les liens avec les Européens peut renforcer la position de l’Iran dans ses relations avec les États-Unis ».
De même que l'élection de Pezeshkian a ouvert la voie à une normalisation des relations entre l'Iran et l'Europe, la montée de la gauche (le Parti travailliste) au Royaume-Uni et le rejet des candidats de l'Extrême-droite en France peuvent également contribuer à cette trajectoire. Néanmoins, les ouvertures faites par les pays européens, illustrées par la volonté exprimée par Michel de renforcer les liens avec l'Iran, laissent entrevoir la possibilité d'une amélioration progressive, mais significative de leurs relations.
Par Ebrahim Beheshti (Rédacteur permanent auprès de Iran Daily)