Une "organisation militaire" pour bloquer la capitale. Les Jeunes agriculteurs d'Île-de-France et la section locale de la FNSEA appellent au "siège de Paris ce lundi 29 février, près de deux semaines après le début de la mobilisation paysanne. La colère ne retombe pas et les manifestants n'ont pas été convaincus par les annonces de Gabriel Attal vendredi, selon la BFMTV.
À partir de 14 heures ce lundi, huit points de blocage sont prévus autour de la capitale : l'A13, l'A15, l'A16, l'A1, l'A4, l'A5, l'A6 et l'A10.
Des centaines de tracteurs convergent déjà vers l'Île-de-France depuis ce dimanche. D'autres vont partir ce lundi en convoi depuis le sud-ouest. Le but est de bloquer huit autoroutes différentes, des axes lourds permettant de relier la capitale au reste de la France.
Des points stratégiques qui pourraient donner une autre nature à la mobilisation des agriculteurs: après un "laisser-faire" assumé des autorités, pour des raisons politiques et pour affaiblir le procès de récupération par le RN, des blindés de la gendarmerie mobile ont été déployés en prévention autour du marché de Rungis.
Selon les informations de BFMTV, la préfecture de police anticipe lundi la présence de plus de 600 tracteurs sur 8 points de blocage différents tout autour de la capitale.
"Il va y avoir une organisation militaire, il est hors de question qu'un nouvel accident arrive", a promis Clément Torpier, le président des Jeunes agriculteurs de la région Île-de-France, alors qu'une femme et sa fille sont mortes après avoir été renversées sur un barrage dans l'Ariège.
Surtout, le marché international de Rungis (MIN) pourrait être la prochaine cible des agriculteurs. "C'est bien évidemment une option. On sait que Paris ne peut difficilement tenir plus de trois jours sans Rungis", prévient Clément Torpier.
Face à une "organisation militaire" et des centaines de tracteurs, l'exécutif met en place les grands moyens. Le gouvernement a annoncé que 15.000 membres des forces de l'ordre seront mobilisés pour empêcher que les tracteurs n'entrent dans "Paris et les grandes villes".
Selon Aurélien Rousseau, le patron de la FNSEA, la séquence qui s'ouvre est celle d'une "semaine de tous les dangers, soit parce que le gouvernement ne nous entend pas, soit parce que la colère sera telle qu'ensuite chacun prendra ses responsabilités".
"Je lui confirme, il faut aller beaucoup plus loin", a répondu Aurélien Rousseau, qui a présenté des dizaines de doléances au gouvernement cette semaine : "tant que ces demandes ne seront pas satisfaites, la mobilisation sera totale", a-t-il dit.