Mikhaïl Oulianov, ambassadeur et représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales basées à Vienne, a déclaré dans une interview exclusive au journaliste de l’IRNA : « La Troïka tente de justifier sa décision par des accusations et cela sans aucune justification crédible, selon lesquelles l'Iran étend son programme nucléaire au-delà des limites fixées dans le JCPO. Mais nous pensons qu’il s’agit là d’une mauvaise lecture de la réalité ».
Il a déclaré que le projet d'accord visant à reprendre la mise en œuvre du JCPOA et à relancer le pacte en agonie (après le retrait unilatéral des Etats-Unis du JCPOA et la défaite de la partie européenne à honorer leurs engagements liés au Pacte vis-à-vis de l’Iran) en août 2022 avait été « presque entièrement accepté entre les membres signataires », ajoutant que selon ce document, toutes les sanctions américaines qui contredisent le JCPOA seraient levées et le programme nucléaire iranien serait soumis à la limites fixées dans l’accord initial signé multilatéralement en 2015.
Soulignant que Téhéran s'est déclaré à plusieurs reprises prêt à conclure les négociations de Vienne « afin de mettre en œuvre le JCPOA », l'ambassadeur de Russie a ajouté : « Cependant, contrairement à cela, il semble que la Troïka européenne et les États-Unis ne soient pas pressés de revenir à la table des négociations et conclure un accord pour la relance du JCPOA ».
Oulianov, se moquant des fausses affirmations de la troïka selon lesquelles il serait possible de trouver une solution diplomatique au sujet du JCPOA, a déclaré : « Dans ce cas, On s’attend à ce que l'Angleterre, la France et l'Allemagne reprendre immédiatement et sans conditions préalables les négociations pour reprendre la mise en œuvre du JCPOA ».
Vendredi, l'Iran avait déjà dénoncé le maintien de sanctions internationales dans le cadre de l'accord sur le nucléaire iranien par l'Union européenne au-delà de la date limite du 18 octobre, une décision qualifié d’ « illégale » par Téhéran.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié lundi d’« erronée » et d « "inopportune » la récente déclaration de la troïka européenne constituée par la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni au sujet de la réponse de l'Iran à une proposition nucléaire européenne.
« C'était une mesure erronée et irréfléchie à un mauvais moment, qui a été causée par de mauvais calculs de la part des Européens », a déclaré Nassar Kanaani lors de son point de presse hebdomadaire.
Samedi, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont indiqué dans une déclaration conjointe que l'Iran « avait choisi de ne pas saisir cette opportunité diplomatique cruciale » donnée par un récent « ensemble de textes finaux » soumis par l'Union européenne (UE) en vue de sauver l'accord sur le nucléaire iranien, officiellement connu sous le nom de Plan d'action global conjoint (JCPOA). Ils ont exprimé leurs « sérieux doutes vis-à-vis des intentions et de l'engagement de l'Iran concernant la réussite des pourparlers sur le JCPOA ».
« Un accord fonctionne dans les deux sens, nous espérions que les parties aux négociations agiraient de manière constructive dans cette direction », a souligné M. Kanaani.
Il est regrettable que la troïka européenne, au lieu de répondre positivement aux actions « constructives » de l'Iran dans le cadre de la conclusion d'un accord et de sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), ait été influencée par un autre pays qui n'est membre d'aucun des systèmes de garanties de l'AIEA, a poursuivi le porte-parole, en référence aux allégations israéliennes à l'encontre du programme nucléaire iranien.
Il a également exhorté l'AIEA à faire son devoir avec professionnalisme et à éviter l'impact des pressions des parties tierces, en particulier d'Israël.
En versant des larmes de crocodile pour les Iraniens, les États-Unis et leurs alliés ont imposé une nouvelle série de sanctions contre des dizaines de personnes et d'entités iraniennes, suite à des accusations infondées de « violations des droits de l'homme » en Iran. L'appareil diplomatique du pays a cependant condamné le double langage de l'Occident.
L'Iran a fermement condamné les États-Unis et leurs alliés pour avoir imposé de nouvelles sanctions contre la République islamique qui, pourtant, s'est évertuée à défendre la population tout au long des émeutes soutenues par l'Occident qui ont secoué le pays en 2022.
Vendredi 15 septembre, les États-Unis, l’Angleterre et l'Union européenne ont sanctionné des dizaines de personnes et d'entités iraniennes, qu'ils accusaient soit de répression, soit de fausse déclaration sur les troubles et émeutes de l'année dernière.
L'Iran a dénoncé comme "hypocrite" la nouvelle série de sanctions prises par des pays occidentaux contre des responsables et des médias iraniens à l'occasion du premier anniversaire de la mort d’une jeune iranienne Mahsa Amini.
Les Etats-Unis, en coordination notamment avec le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie qui ont tous des histoires sombre dans la violation des droits de l’homme et des femmes, ont imposé jeudi des sanctions à 25 Iraniens, trois médias et une "entreprise iranienne engagée dans la censure de l'internet" en lien avec la répression des manifestations, selon les autorités américaines.
Ces mesures ont été annoncées à l'occasion du premier anniversaire de la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini arrêtée par la police.
En réaction à ces sanctions, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a condamné "des déclarations interventionnistes" et "des spectacles ridicules et hypocrites" de la part des pays occidentaux.
« Malheureusement, certaines parties, qui ont échoué sur les droits de l'Homme et des femmes, publient des déclarations politiques sans valeur (dans le cadre de leur guerre cognitive et de leur campagne iranophobe et d’intoxication de concert contre la République islamique d’Iran) et continuent à prendre des sanctions inefficaces », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Ces nouvelles sanctions visent des membres des forces de sécurité iraniennes et des membres du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), ainsi que la chaîne anglophone de la télévision d'Etat, Press TV, et les agences de presse Tasnim et Fars.
« Les dirigeants européens devraient accepter le plus tôt possible le fait que la poursuite de ces comportements non constructifs n'est en aucun cas dans leur intérêt », a prévenu Nasser Kanani.
Des centaines de personnes, parmi lesquelles des dizaines de membres des forces de sécurité, ont été tuées au cours des émeutes alimentées par tous les moyens matériels et non-matériels depuis l’étranger dans l’objectif de les faire passer pour manifestations anti-régime déclenchées par le décès de Mahsa Amini. Les pays occidentaux ont fomenté bien ces émeutes et cela continue toujours mais sans réussir à atteindre leurs objectifs intéressés car le peuple vigilant et éveillé iranien ne les a pas suivi tout simplement !