Selon l'IRNA, les trois pays européens et les États-Unis, après avoir recours à une série de mesures spectacles à savoir : fixer des délais artificiels visant à faire signer un accord hâtif et intéressé, faire régner un sentiment d'urgence pour parvenir à un accord précipité, pointer du doigt les différends politiques et médiatiques entre le Congrès et l’administration Biden, et parler d’un prétendu paquet de proposition américano-européenne, manière d’envoyer la balle dans le camp iranien, se sont tournés vers un nouveau scénario conçu dont l’objectif est propager un sentiment du faux optimisme chez le peuple iranien, manière d’augmenter les attentes du public en Iran quant au résultat des pourparlers de Vienne.
En fait, dès le début des négociations, ils ont fait de leur mieux pour transformer l'accord de Vienne en une revendication du peuple iranienne adressée non pas aux Occidentaux (qui n’ont pas honoré l’accord nucléaire de 2015 et qui l’ont même violé), mais contre le gouvernement iranien, manière de faire pression sur l'équipe négociatrice iranienne pour qu'elle accepte un mauvais accord ou un accord temporaire. Ainsi, susciter de fausse émotions et injecter un faux optimisme était la dernière tentative de la Maison-Blanche et de leurs alliés européens, appuyées par les médias mainstream à la solde, en pleine négociations nucléaire à Vienne, quatre ans après le retrait unilatéral de Washington, alors sous présidence du milliardaire Donald Trump, de l'Accord historique de 2015.
Laura Rosen, une journaliste américaine qui avait précédemment rapporté sur son compte Twitter un faux récit sur des prétendus agissements sécuritaires près de la résidence de notre ambassadeur à Vienne, a récemment affirmé dans un reportage qui se voulait « brulant » qu’il y aurait probablement un accord signé la semaine prochaine. Dans sa note elle avait réitéré sur les soi-disant préoccupations occidentales concernant les progrès nucléaires de l’Iran et avait avancé également la théorie da « fuite du temps » qui rendrait selon elle de plus en plus le programme nucléaire iranien menaçant, avant d’appeler à un résultat final à Vienne dans les plus brefs délais.
Tout d'abord, il faut savoir que le concept de "temps" n'a pas de fondement clair et précis, et même il existe un désaccord entre les États-Unis et le régime sioniste sur la manière de calculer ce prétendu délai. Deuxièmement, la République islamique d'Iran insiste sur la nécessité de parvenir à un bon accord durable et crédible et, troisièmement, la conclusion d'un tel document ne dépend que des décisions politiques de Washington.
Dans une interview accordée aux médias la semaine dernière, les autorités américaines ont une fois de plus fixé une nouvelle date comme date limite pour parvenir à un accord à Vienne, affirmant qu'il restait encore du temps jusqu'à fin février pour sauver le Plan global d’action conjoint sur le nucléaire iranien de 2015 (PGAC, JCPOA selon son acronyme anglais). Le gouvernement américain devrait avoir compris maintenant qu'il fait simplement pression sur lui-même en fixant des délais par les médias. Les Etats-Unis ne remettent de plus en plus en cause que leur crédibilité, car de telles tactiques ne peuvent jamais faire chanter la délégation négociatrice iranienne à Vienne.
Par conséquent, il semble préférable pour le gouvernement américain de se concentrer sur la prise des décisions nécessaires et de faire avancer le dialogue, plutôt que de fixer des délais artificiels qui changent constamment, et d'éviter de créer une urgence inutile.
En fait, si le gouvernement américain est vraiment déterminé à parvenir à un accord à Vienne, il devrait arrêter ses spectacles politiques et médiatiques et mettre fin à satisfaire le régime sioniste, qui s'oppose à tout accord avec l'Iran et fondamentalement à toute solution diplomatique dans la région. Il revient donc aux Etats-Unis de prendre des décisions et des mesures nécessaires pour parvenir à un accord final gagnant-gagnant.
Où en sont les pourparlers de Vienne ?
Le fait que le rythme des pourparlers de Vienne et les déplacements des délégations se soient accélérés est une réalité et montre le dynamisme du processus de dialogue. Vendredi, les trois groupes de travail (concentrés respectivement sur la levée des sanctions, les questions nucléaires et les arrangements exécutifs) se sont retrouvés pour aborder les questions restées en suspens. Selon Mikhail Ulyanov, le négociateur en chef russe, un travail intensif est en cours sur le PGAC en agonie à Vienne.
« Nous approchons de la fin des négociations », a déclaré le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, lors d'une table ronde à la résidence de l'ambassadeur de France à Washington la semaine dernière. « Je ne sais pas si ce sera dans une semaine, deux semaines ou trois semaines... J'espère que nous pourrons parvenir à un accord dans les prochaines semaines », a-t-il encore précisé.
Réagissant aux évolutions, Ali Bagheri Kani, le négociateur en chef iranien a déclaré : « Plus l'autre partie est sérieuse pour concrétiser la levée des sanctions et l'acceptation des mécanismes envisagés par l'Iran, plus le temps pour parvenir à un accord final sera court. »
Mais l'une des choses à garder à l'esprit c’est qu’une fois atteint un éventuel accord, une période devrait être passée pour la vérification du respect des obligations par la partie occidentale (qui n’ont pas honoré jusqu’ici leurs engagements envers l’Iran liés au Pacte multilatéral du PGAC).
Bien que cette idée ait été acceptée par toutes les parties, en raison de la nature nouvelle et sans précédent d'une telle initiative, sa traduction en texte et sa mise en œuvre demeure l'un des sujets âpres de négociation les plus complexes à Vienne.
Bien que les débats et les consultations soient toujours en cours, cette soi-disant « période de préparation » peut prendre quelques semaines ou plus.
Cette période fera partie du processus de vérification dans la pratique, et c'est durant cette période que les préparatifs administratifs, les pré-contrats et les préparatifs liés à l'exécution des obligations du partie d’en face seront effectués, et tant que ce processus ne sera pas achevé, la mise en œuvre des mesures compensatoires de la République islamique d'Iran sur la question nucléaire restera en vigueur.
S’agissant toujours de la question de la « vérification » le Ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré : « L'une des questions les plus importantes pour nous est d'atteindre un point où, premièrement, le pétrole iranien puisse être vendu facilement et sans aucune restriction, et deuxièmement, les revenues issues de nos exportations pétrolières reviennent à l’Iran en devise étrangères et via les transactions bancaires. »
« Nous devons pouvoir utiliser tous les avantages concrets économiques et cela dans différents secteurs attendus de la levée des sanctions », a ponctué le très haut diplomate iranien.