Téhéran (IRNA)- Le 8 mai, la France célèbre l’anniversaire de sa victoire contre les Nazis en 1945. Mais cette fête a certainement des absents. Plus de 140 000 soldats africains ont été entraînés, malgré eux, dans ce conflit qui n'était pas le leur. Au péril de leur vie, ils se sont battus pour la France. Près de 24 000 sont tués au combat.

Les tirailleurs sénégalais étaient un corps d’infanterie coloniale de l'armée française. Ils ont d'abord été recrutés au Sénégal, en Afrique occidentale française puis dans toute l'Afrique occidentale, centrale et orientale : les principales régions subsahariennes de l’empire colonial français.

Les premiers tirailleurs sénégalais ont été formés en 1857 et ont servi la France dans un certain nombre de guerres, dont la Première Guerre mondiale (fournissant environ 200 000 soldats, dont plus de 135 000 ont combattu en Europe et dont 30 000 ont été tués).

Entre 1939 et 1944, ils sont près de 140 000 Africains engagés par la France. Près de 24 000 sont faits prisonniers ou sont tués au combat.

78 ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale en Europe, il est rare de trouver encore des vétérans africains en mesure de raconter leurs expériences.

Poignant, les témoignages de ces anciens combattants africains permettaient de démentir ce qu'on entend encore parfois aujourd'hui dans les médias européens et qui consiste à dire que les soldats africains s'étaient engagés ″volontairement″ aux côtés des troupes métropolitaines.

Les médias français veulent diffuser cette idée que les tirailleurs ont coopéré avec les forces de Charles de Gaule pour contrer le régime de Vichy, mais en réalité, leur coopération avec la Résistance était une révolte contre les officiers sur place qui représentait la force coloniale de la France métropolitaine.

Bien que la perte humaine et la souffrance subies par les soldats africains de la France coloniale marque une page triste de l’histoire des relations franco-africaines, cette expérience vécue des combattants provenus des territoires colonisés, avait aussi un résultat positif pour l’avenir des pays africains. Ces soldats africains qui ont observé, de près, la faiblesse militaire et le déclin civilisationnel des Européens colonisateurs participent aux mouvements de libération et les efforts indépendantistes dans leurs pays d’origine.

Le film « Les indigènes » (Days of Glory, d’après son titre anglais) est une illustration cinématographique de ce sacrifice des peuples africains pour sauver la France. La séquence où les tirailleurs chantent « la Marseillaise » à bord d’un navire qui leur amène vers la boucherie de la guerre mondiale, est la scène la plus touchante de ce film qui reflète bien la fidélité naïve de ces soldats à l’égard de la France. L’accueil réservé pour eux dans les villes libérées françaises aussi est un signe de soulagement pour ces enfants d’Afrique. Mais le sentiment d’abandon et les gestes racistes que les officiers blancs montrent à l’encontre de ces braves soldats dévoilent la vérité de la position que la France attribue à ces tirailleurs des pays colonisés.

Le film sorti en 2006 traite de la contribution des soldats maghrébins aux Forces françaises libres pendant la Seconde Guerre mondiale et, de manière controversée, de la discrimination à leur encontre. La sortie du film a contribué à une reconnaissance partielle des droits à pension des soldats des anciennes possessions françaises par le gouvernement français.

Quelques maires ont décidé à baptiser les rues des villes françaises par les noms des combattants africains morts pour sauver la France de joug nazi.