Selon le correspondant de l'IRNA, Hossein Amir-Abdollahian, s’exprimant en marge d’une cérémonie marquant la célébration diplomatique de Nowruz (Nouvel An iranien), qui s'est tenue en présence d'ambassadeurs et de chefs de missions étrangères ce mercredi 16 mars à Téhéran au club diplomatique du ministère des Affaires étrangères, se penche devant les journalistes sur la libération de la ressortissante irano-britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe qui vient d'être libérée, pour dire: « Cette dette remonte à l’avant de la victoire de la Révolution islamique. Il s’agit d’une ancienne dette dont le règlement avait été réclamé par l’Iran pour un montant supérieur à 390 millions de livres. Le Royaume-Uni nous devait cet argent pour certains de nos achats de défense passés avant l’avènement même de la Révolution islamique, a expliqué le très haut diplomate.
Il a poursuivi : « Au cours des quatre derniers mois, il y a eu des contacts intensifs entre moi et la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss. Notre objectif était de pouvoir régler cette dette afin que ce montant entre dans la Banque Centrale iranienne. »
« Je déclare explicitement qu'il n'y a aucun lien entre la libération de ce montant et celle des personnes arrêtées et jugées en Iran pour espionnage et atteinte à la sécurité, dont leurs crimes ont été prouvés et dont la Justice (un Pouvoir entièrement indépendant en Iran) s’en est occupée », a-t-il déclaré.
Il a poursuivi : « Nous avons reçu ce montant il y a quelques jours, mais parallèlement, les efforts judicaires pour obtenir la libération de ces deux personnes se poursuivaient. Il y avait peut-être une coïncidence du calendrier entre les deux affaires mais il n'y a aucun lien entre les deux. »
Le Ministre des Affaires étrangères a ajouté : « La libération de ces deux individus (Nazanin Zaghari et Anousheh Ashouri) s'est finalement faite avec la grâce humanitaire de la République islamique d'Iran. »
Amir Abdollahian a également fustigé les informations « fausses » et « inexactes » publiées sur le remboursement d'argent que Londres devait à l’Iran et la libération de ces prisonniers.
Son homologue britannique, Liz Truss, approuve elle-aussi la nouvelle
La Ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a confirmé que Londres avait payé sa dette envers l'Iran pour l'achat de [1 750] chars Chiftan à la Grande-Bretagne, qui avait été annulé après la Révolution islamique (1979). L’Iran avait versé à l’époque une avance. Il s’agit donc d’une dette de 400 millions de livres (464 millions d'euros) due par le Royaume-Uni à l’Iran dans le cadre de ce contrat d'armement.
Selon le rapport du mercredi de l’IRNA, Liz Truss a ajouté à cet égard : « Nazanin Zaghari Ratcliffe et Anousheh Ashouri, citoyennes britanniques, rentreront dans le pays aujourd'hui après des années de détention par le gouvernement iranien. Morad Tahbaz a également été libéré de prison. »
« C'était le résultat d'une diplomatie britannique obstinée et créative », s’est-elle félicitée.
Et d’ajouter : « Nazanin Zaghari a été emprisonnée en Iran pendant près de six ans et Anousheh Ashouri pendant près de cinq ans. Morad Tahabaz a également été emprisonné pendant quatre ans. Ils retrouveront bientôt leurs familles et leurs proches en Grande-Bretagne. »
La ministre britannique des Affaires étrangères a réitéré que la libération de ces personnes était le « résultat d'années d'efforts et de sacrifices des diplomates britanniques et d'efforts intensifs au cours notamment des six derniers mois. »
Elle a noté : « Notre dette envers l'Iran pour l'achat préalable de chars Chiftan a été réglée dans le plein respect des sanctions britanniques et internationales contre l'Iran et de toutes les obligations légales. ». « Cet argent sera utilisé uniquement pour l'achat de biens humanitaires », précise la Cheffe de la diplomatie britannique.
Aucun lien entre les pourparlers de Vienne et les évolutions en Ukraine
Le Chef de la diplomatie iranienne a par ailleurs souligné que la partie russe a assuré qu'il n'y avait aucun lien entre les deux questions des pourparlers de Vienne et les développements en Ukraine.
« Lors de notre visite en Russie, nous nous sommes penchés sur les questions bilatérales, mais aussi sur les développements en Ukraine, ainsi que sur les pourparlers de Vienne (pour un accord), dont nous sommes maintenant très proches », a-t-il déclaré.
A l’issue de sa rencontre à Moscou, le MAE d’Iran a déclaré que la partie russe a assuré qu'il n'y avait aucun lien entre la question ukrainienne et les pourparlers de Vienne. « Une fois les revendications iraniennes satisfaites et l’accord obtenu, la Russie l'approuverait. Faites-moi savoir aujourd'hui, nous serons prêts à approuver l'accord demain », a assuré Sergueï Lavrov
Amir Abdolhian a poursuivi : « Nous avions devant nous quatre questions clés à résoudre qui sont en effet nos ligne rouge dans nos négociations quasi finales. Sur quatre problèmes au cours des trois dernières semaines, deux ont été presque résolus et nous avons atteint le stade de l'accord, mais deux autres questions subsistent, dont notamment celle de la garantie économique. »
Il a poursuivi : « Aujourd'hui, j'ai eu une conversation avec Ali Bagheri et nous continuerons à échanger nos messages aux Américains par le biais de non-papier et Enrique Mora (le coordinateur du PGAC). »
« Et dès que nous approcherons du point d'accord sur ces deux questions restées en suspens et qui font partie de nos lignes rouges, notre équipe négociatrice se présentera à Vienne sous la direction d'Ali Bagheri » a conclu Hossein Amir Abdollahian.
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