6 juil. 2022, 11:53
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Ghana: les manifestants défilent à Accra contre la présence militaire des États-Unis

Téhéran (IRNA) - Le récent rapport du journal sud-africain "Mail and Guardian" a révélé de nouvelles dimensions de la présence militaire américaine sur le continent noir. L'armée américaine, qui a été à l'origine de 100 coups d'État militaires ou opérations subversives dans la seconde moitié du XXe siècle, a mené des opérations sous forme de forces spéciales dans 22 pays africains l'année dernière.

La République du Ghana est un pays situé en Afrique de l'ouest. Le pays est au bord du golfe de Guinée et de l'océan Atlantique au sud et partage des frontières avec la Côte d'Ivoire à l'ouest, le Burkina Faso au nord et le Togo à l'est.

Les États-Unis comptent environ 6 000 militaires sur tout le continent africain, et le nombre d'attachés militaires dans bon nombre de ses ambassades en Afrique dépasse le nombre de diplomates.

Le Commandement des États-Unis pour l'Afrique (AFRICOM) a toujours prié pour que la mission des forces spéciales se limite à fournir des conseils, de l'assistance et de la compagnie. Cependant, dans les situations de combat, il n'est pas facile de faire la distinction entre le rôle de l'observateur et celui du participant à la bataille.

Selon le rapport du site Intercept, les forces armées américaines ont pris le contrôle de 29 bases sur le continent africain. Washington affirme que le rôle principal des forces armées du pays sur ce continent est de lutter contre l'émergence de forces extrémistes. Ces dernières années, un certain nombre de groupes djihadistes ont émergé dans la région, notamment al-Shabaab, Boko Haram et d'autres affiliés à al-Qaïda. Cependant, la raison de l'émergence de ces groupes peut être en partie trouvée dans les actions antérieures des États-Unis, notamment la déstabilisation du Yémen, de la Somalie et de la Libye.

Le Ghana, nouvelle proie des sinistres plans américains

Seulement dans la seconde moitié du XXe siècle, les États-Unis ont conçu et dirigé une centaine de coups d'État militaires dans le monde entier. Au cours de cette époque, ils ont renversé des gouvernements légaux, et ont occupé directement des pays ou les ont menacés d'intervention militaire des dizaines de fois. Conformément à ces plans américains, ce pays a cette fois fait du Ghana sa proie principale en Afrique de l’ouest.

Suite à l'approbation du parlement ghanéen en 2018 concernant un accord sur la coopération militaire entre les États-Unis et le Ghana, la question controversée de l'établissement de la base militaire américaine dans ce pays est toujours le titre le plus important sur les réseaux sociaux du pays.

L'article 12 de cet accord stipule que l'armée américaine peut utiliser l'aéroport d'Accra sans aucune réglementation ni contrôle, les avions militaires américains étant « libres d'embarquement et d'inspection » et le gouvernement ghanéen fournissant « un accès et une utilisation sans entrave » de ses installations et de ses zones aux forces américaines.

Ce document hors normes accorde aux soldats américains « beaucoup plus de privilèges que ceux prescrits dans la Convention de Vienne pour les diplomates. Ils n'ont pas besoin de passeport pour entrer au Ghana. Tout ce dont ils ont besoin, ce sont leurs cartes d'identité de l'armée américaine. Ils n'ont même pas besoin de visa pour entrer au Ghana. Ils ne sont soumis ni aux douanes ni à aucune autre inspection.

Le Ghana a autorisé les forces armées américaines à utiliser gratuitement les fréquences radio ghanéennes. Mais le fait le plus étonnant à propos de cet arrangement de capitulation est que, si des soldats américains tuent des Ghanéens et détruisent leurs biens, les soldats américains ne peuvent pas être jugés au Ghana. Les Ghanéens ne peuvent pas poursuivre les soldats américains ou le gouvernement américain pour obtenir une indemnisation si et quand leurs proches sont tués, ou leurs biens sont détruits par l'armée américaine ou des soldats.

L'ingérence des Etats-Unis dans les pays proches et lointains n'est pas une chose étrange pour le monde, cette méthode est pratiquée par les États-Unis depuis des années, nous avons vu son ingérence à plusieurs reprises sur différents continents, et l'Afrique ne fait pas exception.

Les interventions militaires directes ou indirectes et les tentatives de renverser les gouvernements qui ne veulent pas accepter les plans unilatéraux des États-Unis et de les remplacer par les gouvernements fantoches, en particulier dans les pays du tiers monde, font partie des méthodes utilisées toujours par les États-Unis en Afrique.

Les statistiques montrent que dans la seconde moitié du XXe siècle seulement, les États-Unis ont conçu et dirigé une centaine de coups d'État militaires et renversé des gouvernements, et des dizaines de fois directement occupé des pays ou les ont menacés d'une intervention militaire. Conformément à ces plans américains, ce pays a fait du Ghana sa proie cette fois, et les informations indiquent les efforts de l'Amérique pour avoir une présence militaire dans ce pays et établir une base militaire dans ce pays.

La polémique de l'implantation de la base militaire américaine

Les médias indiquent que la présence des forces américaines et l'établissement d'une base au Ghana ont créé une très sérieuse contestation parmi les partis politiques ainsi que les personnalités politiques du Ghana.

L'histoire de la coopération militaire entre les deux pays remonte à 1998, 2000 et 2005. Tout l'objectif du Ghana est de renforcer ses mesures de sécurité dans la région dans une situation où les activités terroristes et l'insécurité ont augmenté.

L'ingérence américaine a poussé le peuple ghanéen à protester contre cette ingérence évidente dans leur pays.

Deux journaux d'État à grand tirage du Ghana ont publié des reportages sur les manifestations et les marches de masse de différentes régions du pays pour protester contre l'ingérence américaine. Les principaux dirigeants des partis et groupes politiques, tels que l'ancien vice-président, certains ministres de l'ancien gouvernement et d'autres ex-responsables étatiques ont participé à cette manifestation massive.

Les discours des manifestants lors de cette marche ont indiqué qu'au cours des 61 années qui ont suivi l'indépendance du Ghana, le Ghana a eu sa propre armée qui s'est bien acquittée de toutes sortes de tâches. Par conséquent, ce pays ne devrait pas se soumettre à la souveraineté américaine.

Création d'un réseau logistique à l'aéroport international de Kotoka

Quatre ans se sont écoulés depuis la signature de l'accord de coopération en matière de défense entre les deux pays, les États-Unis ont repris les trois terminaux de l'aéroport d'Accra et des centaines de soldats américains y entrent et en sortent. On pense que l'armée américaine est également impliquée dans certaines opérations spéciales dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest.

Les forces américaines dans la région entraînent principalement des forces militaires. Le Ghana a autorisé les forces armées américaines à "utiliser gratuitement les fréquences radio du Ghana".

Le peuple ghanéen proteste contre l'ingérence américaine

Les médias rapportent que des milliers de personnes ont manifesté dans la ville d'Accra, la capitale du Ghana, pour protester contre l'approbation par le Parlement de la présence des forces américaines dans le pays. Selon cet accord américano-ghanéen, les Américains utilisent gratuitement l'espace de télécommunications du Ghana et sont exonérés de taxes pour l'exportation d'équipements vers ce pays. D'autre part, les Etats-Unis vont investir environ 20 millions de dollars dans la formation et l'équipement de l'armée ghanéenne.

De plus, les opposants ont qualifié cet accord de violation de la souveraineté du pays et l'ont condamné.

« Nous rejetons l'accord que le Ghana a signé avec les États-Unis, car il y a dans cet accord des dispositions qui violent la souveraineté du Ghana. » a déclaré lors de cette manifestation Johnson Asido Nkita, secrétaire général du Parti du Congrès national démocratique du Ghana.

La réunion des dirigeants ouest-africains

Les coups d'État et les changements non-démocratiques ont toujours été l'un des principaux problèmes d'instabilité politico-économique des pays africains. Des coups d'État militaires ont eu lieu deux fois en 2020 et 2021 au Mali, une fois en septembre 2021 en Guinée et une fois en janvier de cette année au Burkina Faso. Les autorités du Guinée Bissau aussi ont annoncé que les forces de sécurité de la présidence ont déjoué une tentative de coup d’état dans ce pays de l’Afrique de l’ouest.

Les dirigeants ouest-africains dans le cadre de la CEDEAO ont, plusieurs fois, participé à une réunion régionale pour discuter des moyens de sortir de l'impasse politique dans les pays touchés par le coup d'État que sont le Mali, le Burkina Faso et la Guinée.

Suite aux coups d'État de 2020 et 2021 à moins d'un an d'intervalle, en raison de la volonté du conseil militaire au pouvoir de rester au pouvoir plusieurs années, le Mali subit depuis le 9 janvier une série de sanctions économiques et diplomatiques sévères, notamment de la communauté économique des pays d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Mais en juillet, la CEDEAO a levé les sanctions contre les autorités maliennes qui viennent de proposer un agenda pour les élections législatives et présidentielles en 2023 et en 2024.

Les responsables maliens ont annoncé une feuille de route temporaire qui comprend un plan pour organiser des élections présidentielles en 2024 et organiser un référendum sur la constitution en 2023.

En bref, les ingérences américaines dans les affaires internes des pays africains, ont déjà causé des insécurités en Afrique et dans la région de l’Afrique de l’ouest. Les ambassades américaines dans ces pays sont devenues une source de complots contre les peuples africains. En outre, les diplomates américains facilitent souvent des activités d’espionnage du régime sioniste en Afrique de l’ouest. Les activités humanitaires comme USAID (U.S. Agency for International Development) aussi est une autre couverture pour les programmes d’ingérence des États-Unis en Afrique de l’ouest.

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