Les tracteurs bloquent les autoroutes. Les fumiers déchargés devant les administrations publiques. Des agriculteurs ont aussi bloqué lundi les accès à la centrale nucléaire de Golfech. Le gouvernement essaye de négocier avec les syndicats, mais les structures comme FNSEA et Jeunes Agriculteurs ne représentent que 30% des agriculteurs français qui préfèrent rester non syndiqués.
La rencontre entre Attal et les chefs du FNSEA aujourd’hui au Matignon ne peut donc être productive.
À Toulouse, le centre des protestations, le responsable régional de la FNSEA a été hué par les agriculteurs révoltés après avoir appelé à rentrer dans le calme tandis que la délégation n'a rien obtenu.
Les chefs de la FNSEA ont multiplié les apparitions dans les médias publics pour se montrer en lutte contre le gouvernement. Mais ils sont déjà négligés par le régime et par les agriculteurs.
L’Union européenne veut imposer un contrat de libre-échange entre le continent vert et les pays producteurs de l'Amérique du Sud et de l’Océanie. Déjà les produits des pays de l’Europe de l’Est ont perturbé le marché français. La pomme Golden de la Pologne est vendue à 99 centimes par kilo en France, c’est la mort de l’agriculture en France.
Les agriculteurs français demandent la sortie de l’UE et même de l’OMC. Les taxes sont étouffantes. L’accès à l’eau est rare à cause des changements climatiques.
Arnaud Gaillot, président des Jeunes agriculteurs a dit au micro de CNEWS : « La France pourrait d'ici peu ne plus être autonome en produits laitiers produits sur le sol français. »
Après l’Assemblée Nationale en juin dernier, le Sénat a adopté le 16 janvier une position ferme contre la conclusion de l’accord de libre-échange, toujours en négociation, entre l’Union européenne et les pays du Mercosur.
Le parti RN a instrumentalisé ce débat pour propager ses positions anti-UE. Jordan Bardella vient soutenir les agriculteurs :
« Il faut soutenir ce mouvement qui s’étend partout en Europe. Le point commun entre ce qui se passe aux Pays-Bas, le cri de révolte en Allemagne et ce qu’on vit aujourd’hui en France, c’est l’Union européenne. L’agriculture française entre dans une décennie critique, fragilisée par des décennies d’inattention et de mauvaises décisions. »
Grégoire de Fournas, le personnage bruyant du Rassemblement national, a écrit au micro de BFMTV : « Le RN a toujours défendu les agriculteurs français face à une multitude de normes intenables et à la concurrence étrangère. J'ai demandé au ministre de l'Agriculture d'intervenir pour les aider et il a refusé, leur ras le bol est donc parfaitement légitime. »
Les agriculteurs expriment une colère légitime contre la fiscalité et les normes excessives sous prétexte des mesures écologiques. Alors que le régime français interdit les collectifs comme Les Soulèvements de la Terre et continue d’exploiter les centrales à charbon, ce sont les agriculteurs qui doivent payer le prix des décisions de l’UE (comme le Pacte vert pour l'Europe) en particulier dans le domaine des pesticides.
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