Dans une interview accordée à l'IRNA, Abbas Araghchi s'est exprimé sur les résultats des élections américaines. Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré: "Les élections américaines ont montré la polarisation de la société américaine. Les États-Unis ont atteint un point où il y a exactement deux pôles à peu près égaux, et ces deux camps ne peuvent pas se tolérer."
Dans son analyse, le numéro deux de la diplomatie iranienne a précisé: "Avec toutes les idées vicieuses que nous connaissons chez Trump, près de 50% des Américains votent encore pour lui. Malgré tant de maux et d'animosités qui existent chez Trump - ses politiques coercitives, son intimidation et ses violations des lois - la moitié de la population américaine a voté pour lui. Je pense que ce phénomène peut être étudié, et cela peut être une menace pour le monde."
"Trump partira, mais le Trumpisme est encore soutenu par une grande partie de la société américaine. Il s'agit d'une pensée qui se considère supérieure par rapport au reste du monde et ne croit en aucune coopération et met de côté tous les accords internationaux. Cette pensée a bénéficié d'un soutien de 50% dans la société américaine et cela montre que les dirigeants américains, en plus d'eux-mêmes, ont conduit la société américaine à un déclin politique, et ce sont les choses auxquelles le monde prête attention.", a ajouté Araghchi.
Interrogé sur le comportement de Trump au cours des deux prochains mois (dans la période de Lame Duck), le vice-ministre des Affaires étrangères a déclaré: "Il y a des spéculations ces jours-ci et il y a des rumeurs sur ce que Trump veut faire dans les deux prochains mois au niveau international, notamment en ce qui concerne l'Iran. Trump a montré qu'il ne s'engage à rien et qu'il peut tout faire, nous devons donc le savoir, mais quoi qu'il fasse, cela ne fonctionnera pas. Trump a fait ce qu'il voulait depuis quatre ans, et les Américains ont dit, eux-mêmes, il y a deux ou trois semaines, qu'il n'y a plus de sanctions à ajouter, puis ils parlent encore des nouvelles sanctions. Il est clair qu'ils veulent jouer avec notre capacité psychologique en vue de nous faire désespérer face à l'avenir."
Ce haut diplomate iranien a déclaré: "Le monde entier a accepté que la politique de pression maximale a échoué face à l'Iran. Cette politique de l'administration Trump n'a atteint aucun de ses objectifs. Nous avions recours à la résistance et nous avons poussé cette résistance jusqu'au bout de la meilleure façon possible."
Interrogé sur l'éventuelle politique de Biden face à l'accord nucléaire, le vice-ministre des Affaires étrangères a souligné: "En ce qui concerne le JCPOA, je dois dire que nous n'avons pas peur que Trump reste, et que nous ne sommes pas enthousiasmés par la venue de Biden. Nous décidons et agissons selon nos propres intérêts. Biden et le Parti démocrate ont annoncé avant les élections qu'ils veulent retourner au JCPOA. La voie pour revenir à l'accord de Vienne n'est pas fermée. Nous n'avons pas quitté la table de négociation du JCPOA. Ce sont les Américains qui ont parti et ils peuvent y revenir, mais il y a aussi des défis."
"Nous attendons de voir si les lobbies sionistes et non-sionistes permettront aux États-Unis de changer de politique. Nous verrons quelle approche adoptera la nouvelle administration. Si les États-Unis reviennent au JCPOA, toutes les sanctions qu'ils ont imposées doivent être levées. La présence américaine au JCPOA signifie la levée de toutes les sanctions imposées au peuple iranien sur la question nucléaire.", a conclu le vice-ministre iranien des Affaires étrangères.
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