Deux années après son assassinat dans un raid américain en Irak, l’ex chef de la force al-Qods est plus vivant que jamais dans les esprits des peuples auxquels il a offert en toute générosité les atouts qui ont fait leur résistance.
C’est bien entendu le cas du Liban, le premier pays qu’il a visité dès sa nomination en 1998 à la tête de la force al-Qods, chargée au sein du Corps de gardiens de la révolution islamique (CGRI) des opérations extérieures. Pendant longtemps, la mission étrangère principale de cette armée d’élites a été le pays du cèdre, dont le sud était occupé par l’entité sioniste depuis 1978, un an avant la victoire de la révolution islamique. Sans compter les attaques permanentes qui avaient eu lieu dès l’implantation de cette entité en Palestine.
Au Liban dans les deux victoires
Deux ans après sa venue au Liban, c’est le retrait israélien en l’an 2000. Les opérations de la résistance avaient connu un saut qualitatif et quantitatif impressionnant durant les mois qui l’avaient précédé.
En l’an 2006, lors de la seconde guerre israélienne contre le Liban, il n’a pas quitter la banlieue-sud, en compagnie de l’ex-commandant militaire et sécuritaire du Hezbollah, haj Imad Moughniyeh et surtout de son secrétaire général sayed Hassan Nasrallah. Il avait pendant ces 6 années offert à la résistance islamique tous les atouts de force qui ont fait ses exploits pendant les 33 jours de guerre : des missiles sol-mer qui ont mis hors d’état de nuire la force navale israélienne , des missiles Kornet anti chars qui ont réalisé le plus grand massacre de Mirkavas, des missiles de plus longue portée ayant pu attendre Haïfa et pouvant frapper Tel Aviv et en nombre suffisant pour rester à bombarder les colonies israéliennes jusqu’au dernier jour de la guerre.
Il étaient présent pendant les deux victoires.
Le Liban a pour la deuxième année consécutive commémoré le martyre de Qassem Soleimani : ses portraits au côté d’Abou Mahdi al-Mohandes ont orné les rues de la banlieue sud jusque vers l’autoroute de l’aéroport de Beyrouth. Ce qui n’a pas manqué d’offenser les responsables saoudiens. Des expositions multimédias ont été organisées dans plusieurs galeries au Liban ; plusieurs rencontres ont été organisées ces derniers jours, et finalement le festival central de ce lundi 3 janvier, avec en clôture le discours de sayed Nasrallah.
Le Hezbollah a également lancé une campagne de reboisement à la frontière avec la Palestine occupée baptisée « l’olivier de Soleimani ».
« Nous ferons face à l’ennemi dans toute prochaine guerre avec 100.000 combattants qui portent en eux l’esprit, la détermination, la foi et la volonté de Qassem Soleimani », a martelé le cheikh Nabil Kaouk, membre de son Conseil central.
Palestine: il a aidé tout le monde
Les Palestiniens aussi ont rendu hommage au général iranien. A partir de l’an 2000, il avait acheminé à toutes les factions de la résistance, toutes tendances confondues, des quantités considérables d’armement et toutes sortes d’aides financières pour soutenir leur effort en vue de leur libération.
Dans l’enclave gazaouie, une banderole à l’effigie de Qassem Soleimani a été hissée et un festival auquel ont participé tous les partis a été tenu à Gaza au cours duquel les responsables de tous les partis sont passés à la tribune pour remercier ses apports. Tous sont unanimes qu’il est le martyr d’al-Qods.
« Le martyr général Qassem Soleimani est une icône et un symbole du défi et de la lutte contre l’arrogance américano-sioniste », a assuré le directeur du bureau médiatique des comités de résistance en Palestine Mohamad al-Brim.
Syrie: celui qui a sauvé Damas
Mêmes scènes de fidélité en Syrie aussi où le général Soleimani a été le premier à se rendre auprès du président syrien Bachar al-Assad pour lui proposer ses services alors que la capitale Damas, et d’autres provinces syriennes étaient sur le point de tomber entre les mains des milices jihadistes takfiristes soutenues par les pays du Golfe et les puissances occidentales. A leur tête la milice wahhabite takfiriste Daech.
Depuis 2012 et jusqu’à son martyre, il est passé dans toutes les régions syriennes : Alep, Homs, Hama, le sud syrien, mettant sur pied des factions populaires pour assister l’armée syrienne, planifiant et dirigeant les opérations et investissant toutes ses capacités opérationnelles dans les combats jusqu’à leur libération et mettant au service de son armée un parterre de conseillers iraniens. Avec l’aide précieuse du Hezbollah et d’autres groupes étrangers. Dans les rues de Damas, un régiment de l’armée syrienne a brandi des portraits géants du général iranien. Et un meeting a été organisé pendant lequel plusieurs intervenants se sont exprimés.
Yémen: la technologie des missiles et des drones
Le Yémen aussi a tenu à commémorer la mémoire de ce chef militaire. Les liens avec les dirigeants de l’organisation houthie Ansarullah remonte aux années 90 du siècle dernier, lorsqu’ils se rendus à Téhéran.
Les Yéménites lui doivent leur persistance et leur persévérance pendant les 7 années de guerre que leur livrent l’Arabie saoudite, avec l’aide des Emirats, d’autres pays arabes et surtout des puissances occidentales. Il leur a transféré l’expertise militaire dont ils avaient besoin et surtout la technologie d’armements, dont celle des missiles et des drones, leur permettant de bombarder les régions saoudiennes les plus lointaines.
Une grande cérémonie a eu lieu dans la capitale en présence de plusieurs centaines de participants.
Irak:
’Irak aussi et plus spécifiquement n’a pas omis non plus de célébrer la mémoire de cet homme. Ce pays est celui dans lequel il a passé le plus de temps durant son mandat dans la force al-Qods. Et il a été l’homme de toutes les missions A partir de l’invasion américain en 2003, en passant par l’invasion de Daech et jusqu’à son martyre à proximité de son aéroport au côté d l’un de ses dirigeants, le fondateur de l’une de ses factions qui a combattu l’occupation puis Daech, Abou Mahdi al-Mohandes. Pour les Irakiens c’est l’occasion de saluer les sacrifices des deux hommes qui n’ont pas quitté les champs de bataille et ont côtoyé les combattants dans toutes leurs batailles : à al-Anbar, Diyala, Salaheddine. Mais ils se souviennent aussi que Haji Qassem, tel qu’ils se plaisent à l’appeler, s’était impliqué corps et ame pour résoudre les litiges politiques avec tous les potagonistes dont les kurdes. …
Le président irakien a salué le courage des deux hommes et leur confrontation dans les moments les plus difficiles dès les premières heures contre l’offensive la plus féroce de Daech ».
Les factions du Hachd al-Chaabi se sont engagées par la voix du parti de la Prédication islamique à « préserver leur legs et les fruits de leur lutte à jamais ».
Un sit in s’est tenu sur le lieu de l’assassinat, à proximité de l’aéroport de Bagdad, en présence des filles respectives des deux héros. Elles ont assuré toutes les deux que « la vengeance de leur sang est proche ». Sur le lieu même, le chef du Hachd al-Chaabi Faleh al-Fayyad assurait que « l’Irak n’acceptera pas la présence américaine ».
Que ce soit au Liban, en Palestine, en Syrie, au Yémen ou en Irak, Qassem Soleimani est érigé en icone dont il faut suivre l’exemple. Mais il est pour eux, par dessus tout, le général qui a édifié l’axe de la résistance, dont les pays, les organisations, et les factions, qui malgré leurs différences géopolitiques ont tous en commun leur animosité pour l’occupation israélienne. Ils devraient tôt au tard libérer la Palestine, al-Qods. Tous lui doivent ceci. C’est la seule vengeance de son sang.
Source : Edition francophone Al-Manar
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