Selon l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), en 2019, 9,2 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté monétaire.
En 2019, en France métropolitaine, 9,2 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté monétaire. Le taux de pauvreté est ainsi de 14,6 %. Cet indicateur n’inclut pas les personnes pauvres vivant en communauté ou dans les DOM, qui conduiraient à rehausser le nombre de personnes pauvres à 10,1 millions en 2018.
Au cours des cinq dernières années, la pauvreté a surtout progressé au seuil de 60 % (il vaut 1 100 euros pour une personne seule en 2019). En partie du fait de la baisse des allocations logements décidée en 2017. Au seuil de 50 % (918 euros) et 40 % (734 euros), elle est restée quasiment stable. L’élévation des minima sociaux pour les personnes âgées et handicapées ont joué favorablement pour ces catégories de population.
La pauvreté est plus présente dans le nord et le sud de la France métropolitaine (Hauts-de-France, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse).
Dans les quartiers les plus en difficulté, situés dans des communes du pourtour méditerranéen comme Nice, Toulon ou Nîmes, les taux de pauvreté sont supérieurs à 70 %.
La pauvreté est plus menaçante dans les départements-d ’outre-mer (DOM)
Dans les DOM la situation est encore plus tragique. La pauvreté monétaire touche 30 % des personnes en Martinique et 39 % à La Réunion.
Alors qu’en 2017, le taux de pauvreté national (fixé à 60 % du revenu médian) est de 14 % en France métropolitaine, il atteint 53 % en Guyane, 42 % à La Réunion et aux alentours de 32 % en Guadeloupe et Martinique. Des taux deux fois et demie à quatre fois plus élevés qu’en métropole. Et encore, à Mayotte, les trois-quarts des habitants sont pauvres, une proportion 5,5 fois plus élevée qu’en France métropolitaine. Un mal-développement économique historique, l’ampleur du chômage et la faiblesse du niveau de qualification d’un côté, l’accaparement des richesses par une minorité de l’autre, font que toute une partie de la population des DOM, souvent d’origine africaine, dispose de revenus très faibles et vit dans des conditions déplorables, sans que cela ne suscite d’indignation au niveau national, en dépit de mouvements de protestation locaux récurrents. S’ajoute à cela l’absence de concurrence dans certains secteurs économiques, ce qui gonfle les prix d’une partie des biens dans ces territoires, réduisant encore le pouvoir d’achat réel des ultramarins, et donc leur niveau de vie. Cette pauvreté dans les départements d’Outre-Mer se traduit également dans la condition de vie des habitants. En Guyane, près de 30% de population n’ont pas accès à Internet. Et encore pire, presque la moitié de Guyanais n’ont pas d’eau chaude courante chez eux !
45 % de Guyanais n’ont pas d’eau chaude courante dans leur logement
Les conditions de logement dans les DOM sont très éloignées de celles que connaissent la grande majorité des ménages métropolitains. Alors que pratiquement toutes les habitations sont pourvues de l’eau chaude courante dans l’Hexagone, près de la moitié des Guyanais en sont privés, comme un quart des Martiniquais et 19 % des ménages en Guadeloupe.
Si le surpeuplement du logement concerne à peine un métropolitain sur dix, 38 % des Guyanais vivent dans un logement trop petit par rapport au nombre de personnes dans leur ménage. Plus de la moitié des Martiniquais, et à peu près la même proportion de ménages réunionnais, résident dans un logement trop humide.
Comment expliquer de tels écarts ? L’éloignement joue. Ces territoires sont loin des lieux de décision de la République, mais cela ne fait pas tout. Ils sont aussi très inégaux. La richesse locale y est moins bien redistribuée : les pauvres des DOM sont très pauvres, et les riches des DOM, très riches. Quelques entreprises, notamment dans la distribution, vivent de rentes de quasi-monopoles. Enfin, il persiste en métropole une forme de désintérêt vis-à-vis des populations locales, dont une grande partie est d’origine africaine.
Cela peut justifier le nombre élevé des soulèvements sociaux dans ces îles souvenirs de l’ère coloniale. Selon l’INSEE, plus de 900 000 pauvres habitent dans les départements d’outre-mer. Cette inégalité va alimenter les idées séparatistes dans les départements français isolés dans les océans atlantique et indopacifiques.
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