À l'automne 1978, suite aux exigences du Shah d’Iran, le régime baathiste de l’Irak fait pression sur l'imam Khomeiny pour quitter l’Irak. Le grand leader religieux décide d’aller au Koweït, mais enfin, il quitte l’Irak pour aller en France. Du coup, la France est confrontée à un problème important : la présence, sur son sol, de la figure la plus importante de l’Opposition contre le régime du Shah.
Après l'arrivée de l'Imam Khomeiny à Paris, de nombreuses discussions ont eu lieu entre la SAVAK et les services de renseignement français pour décider sur les mesures nécessaires en vue de limiter la présence de l'Imam en France.
D'autre part, les États-Unis, qui sont le plus important partenaire du régime du Shah, suivent également la question de l’opposition iranienne. L'Ambassade des Etats-Unis à Paris, deux mois après la présence de l'Imam Khomeiny en France, transmet un rapport au Département d'Etat américain à-propos des opinions de l’Elysée sur l'Imam Khomeiny.
Le texte intégral de ce rapport, dont une copie a également été envoyée à l'ambassade américaine à Téhéran, a été obtenu plus tard lors de la prise de l’Ambassade des Etats-Unis (Nid d'espionnage) en 1979.
L’Institut iranien d'études et de recherches politiques vient de publier le texte intégral de son document :
Très confidentiel
8 décembre 1978
De : Ambassade américaine, Paris
À : Département d'État, Washington, D.C. C
Référence : Conversation téléphonique Bartolomeo/Hartman du 7 décembre 1978
Objet : La stratégie de la France envers [l’Imam] Khomeiny
1-Résumé : Nous avons récemment reçu de l'Elysée un rapport complet sur la politique française envers [l’Imam] Khomeiny. Les Français veulent faire de leur mieux pour aider le gouvernement iranien et empêcher [l’Imam] Khomeiny de faire des déclarations [sensibles]. Ils ont récemment accru leur pression sur [l’Imam] Khomeiny, mais ils ne pensent pas que cela le fera silencieux. Ils n'ont pas envisagé la question de son expulsion. Pour le moment, ils pensent que cette action aura un effet désastreux sur la situation intérieure de l'Iran, car dans ce cas, l'opposition du Shah prétendra que le gouvernement iranien a fait pression sur la France en vue d’expulser [l’Imam] Khomeiny. Une autre préoccupation des Français est que si [l’Imam] Khomeiny est expulsé de ce pays, il peut entrer dans un pays qui lui donnera plus de liberté d'action pour mener à bien ses provocations. Bref, il faut dire que du point de vue des Français, la nécessité est d'exercer plus de pression sur [l’Imam] Khomeiny pour qu'il se taise, sans provoquer de nouveaux troubles en Iran. Notre source à l'Elysée a déclaré en privé et de manière informelle que si le gouvernement américain avait des suggestions sur la manière dont la France devrait agir, l'Elysée serait heureux de les entendre.
2- En raison de la tension croissante en Iran, le conseiller politique [de l’ambassade des États-Unis à Paris] a demandé à l'expert des affaires internationales de l'Elysée de lui fournir des informations sur la stratégie de la France à-propos de [l’Imam] Khomeiny.
3- Le responsable de l'Elysée a déclaré que la politique de la France envers [l’Imam] Khomeiny avait trois étapes. La première étape a commencé lorsque le gouvernement français a reçu par télex la nouvelle que [l’Imam] Khomeiny était entré en France. Se souvenant du cas du [Palestinien] Abu Dawud, notre source a d'abord voulu trouver un moyen d'expulser immédiatement [l’Imam] Khomeiny de France. A cette époque, il a contacté Giscard Estain, qui était en visite officielle
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