Neauphle-le-Château, un nom familier pour la Révolution islamique

Téhéran (IRNA)- Après 15 ans d’exil, en Turquie et en Irak, le régime Baath de Bagdad met pression sur l’Imam Khomeiny pour qu’il quitte le sol irakien. La France est le pays qui accueille le fondateur de la Révolution islamique pendant quatre mois.

Le vendredi 6 octobre 1978, un avion en provenance de Bagdad atterrit à Paris. Sur la passerelle apparaît un homme qui, quatre mois plus tard, renverse une monarchie de trois millénaires en vue de bâtir la première démocratie iranienne.

« Le nom de Neauphle-le-Château est enregistré à jamais dans l'histoire des relations franco-iraniennes. Le peuple iranien se rappellera toujours de l'hospitalité du peuple français et de l'accueil qui a été réservé à l'imam Khomeiny, guide suprême de la Révolution islamique et fondateur de la République islamique d'Iran. Au cours de son séjour de 4 mois, l'imam Khomeiny, en poursuivant sa lutte par le biais de discours, d'interviews et d'enregistrements sonores, a guidé la Révolution islamique en Iran et le 11 février 1979, dix jours après son retour triomphal à Téhéran, le monde entier fut témoin de la victoire de la Révolution islamique en Iran. », l’on peut lire aujourd’hui sur une plaque installée à l'entrée du parc de Neauphle-le-Château où organise chaque année l’ambassade d’Iran en France une cérémonie en vue de commémorer ce point marquant de l’histoire des relations irano-françaises.

Mais quelle est l’origine de ce déplacement historique de l’Imam Khomeiny en France et quelles sont les conséquences de ce séjour de quatre mois pour le rayonnement de la Révolution islamique ?

En 1978, au cours d’une entrevue à New York entre les ministres iranien et irakien des affaires étrangères décision fut prise d’expulser l’Imam Khomeiny d'Irak. A cette époque, Bagdad, après une période d’hostilité, envisageait de renouveler ses liens avec le régime du Shah.

Le 24 septembre 1978, les forces baasistes assiégèrent la maison de l’Imam à Najaf. Le chef de l’organe sécuritaire irakien déclara lors de leur rencontre à l’Imam que la poursuite de son séjour en Irak était subordonnée à son abandon de la lutte et à sa non-intervention dans la vie politique. L’Imam conformément à son sentiment de responsabilité à l’égard de la Nation islamique lui répondit fermement qu’il ne demeurerait pas silencieux et que cela resterait non négociable.

Après avoir prononcé son discours devant un groupe d’étudiants sur la situation en Iran et sur la réforme américaine du Shah l’Imam Khomeiny quitta Najaf le 4 octobre avec comme objectif de rallier la frontière du Koweït.

Sur la même ligne que le régime iranien l’Etat koweitien empêcha l’entrée de l’Imam sur son territoire.

Finalement après s’être concerté avec son fils Ahmad, l’Imam Khomeiny qui avait déjà parlé auparavant d’une immigration au Liban ou en Syrie décida d’immigrer en France.

Il adressa un message à la Nation iranienne à l’occasion du début de l’année scolaire et arriva à Paris le 6 octobre. Deux jours plus tard il s’installa dans une maison de Neauphle-le-Château (Banlieue de Paris) dont le propriétaire était d’origine iranienne.

Un fonctionnaire du Palais de l’Elysée notifia aux représentants de l’Imam, le refus du Président de la république française de le voir participer à une quelconque activité politique.

Lors des entretiens avec les représentants de l’Etat français sur la liberté d’expression et d’action en France, ils mirent eux aussi fermement en exergue le fait que de telles restrictions s’opposaient à toute prétention dite démocratique, et que si l'Imam était obligé de partir de cet aéroport vers un autre aéroport et de ce pays vers un autre pays il n’abandonnerait pour autant aucun de ses objectifs.

Valéry Giscard d’Estaing, le Président de la république française de l’époque écrivit dans ses mémoires qu’un ordre d’expulsion de l’Imam fut émis mais que les agents politiques du Shah actuellement réduit à l’impuissance entrevirent au dernier moment la forte probabilité d’une réponse ferme et incontrôlable du peuple et se déchargèrent de toute responsabilité concernant d’éventuelles répercussions en Iran et en Europe.

L’emploi du temps d’une journée de l’Imam Khomeini à Paris, était réalisé de façon à ce qu’il puisse bénéficier de quatre à six heures de sommeil et de détente, et le reste des heures étaient affectés à un travail soutenu. Il commençait d’ordinaire par la lecture du Coran après la prière de Subh (Première prière avant le lever du soleil), puis poursuivait jusqu’à huit heures l’étude des rapports et des nouvelles. L’Imam Khomeini répondait aussi aux lettres qui lui étaient adressées du monde entier. L’Imam se reposait environ deux heures après le déjeuner, travaillait jusqu’au temps des prières de Maghreb et de 'Isha (Les deux prières du soir), puis après avoir prié les deux prières, il reprenait le travail jusqu’à minuit, et selon les dires de ses proches, il se couchait pour dormir et récupérer à une heure du matin.

Durant ces quatre mois de résidence de l’Imam à Paris, Neauphle-le-Château devint le sujet central de l’actualité dans le monde. L’Imam répéta lors des nombreuses interviews et entrevues qu’il donna ses points de vue au sujet du gouvernement islamique et des objectifs de ce mouvement pour le futur des êtres humains. Dès lors de plus en plus de personnes s’attachèrent à sa pensée et rejoignirent son soulèvement et c’est de cet endroit qu’il guida la période la plus critique du mouvement en Iran.

fr.imam-khomeini.ir

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