20 déc. 2022, 11:19
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L'Iran appelle la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient

Téhéran - IRNA – Lors de la 3e édition du Forum du Dialogue de Téhéran, lundi (19 décembre), Kamal Kharrazi, ancien ministre iranien des Affaires étrangères et président du Conseil stratégique des relations étrangères, a déclaré : « L'Iran appelle la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient depuis des décennies. »

S’adressant au Forum, le chef du Conseil stratégique des Relations étrangères a annoncé que « l'Iran est prêt à revenir aux engagements liés aux Plan global d’action conjoint sur le nucléaire iranien de 2015 (PGAC, JCPOA selon son acronyme anglais) et a déclaré : de nombreux problèmes ont été résolus jusqu'à présent et il ne reste que des problèmes de sauvegarde, qui seront résolus, espérons-le, lors d’une visite iminente des experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique à Téhéran.

Selon le correspondant de la politique étrangère de l'IRNA, l'ancien ministre des Affaires étrangères Kamal Kharazi s'est adressé lundi aux invités du troisième Forum de dialogue de Téhéran, exprimant son espoir que cette réunion conduira à la découverte de la vérité et au dialogue sur les problèmes de la région du Moyen-Orient.

S’adressant aux invités, il se penche également sur les récentes évolutions internes en Iran : « Avant d'arriver à Téhéran, vous aviez d'autres perceptions sur Téhéran et vous pensiez que Téhéran est le théâtre de guerres, de troubles et de conflits. »

Soulignant que la protestation est le droit de chaque citoyen et que les Iraniens devraient également en bénéficier, Kharazi a poursuivi : « La protestation est différente des troubles et d’acte de vandalisme et aucun gouvernement ne permettra que la sécurité de son pays soit compromise. Tout un gouvernement intervidendra pour empêcher les troubles avec autorité. En Europe et en Amérique, la façon de traiter les émeutiers est aussi claire. »

La guerre hybride contre l'Iran était planifiée à l'avance, la mort de Mme Amini étaient l'étincelle pour les troubles

Le chef du Conseil stratégique des relations étrangères s’attardant sur le fait que les récentes troubles déclanchées en Iran n’étaient pas une simple question interne a déclaré : « Les problèmes de subsistance et les coûts de la vie résultant des sanctions n'étaient pas la seule raison des évolutions. Il s’agit d’une guerre hybride lancée contre l'Iran, dans laquelle étaient impliqués à la fois les réseaux d'information, les campagnes et opérations terroristes, les services de renseignement et les appareils politiques des pays étrangers, et cette guerre avait été planifiée à l'avance et attendait l'étincelle pour être déclancher.La mort de Mehsa Amini leur a fourni cette occasion. »

Il a ajouté : « Cette guerre se mène sur tous les plans : militaires, politiques, médiatiques et sociaux. Cette guerre s’appuie sur les campagnes d’intoxcation, manière d’influencer l'opinion publique. C’est ça l’a guerre hybride autrement dit cognitive qui cherche à agir sur le cerveau et la mentalité du peuple d’un pays pour les décourager et faire perdre leur espoir envers leur société, leur gouvernement et leur pays. »

S’attardant sur la question nucléaire de l’Iran M.Kharrazi a poursuiv : « Après que nous ayons atteint la technologie nucléaire grâce aux efforts des scientifiques iraniens, il fut un temps où les parties européennes n'étaient même pas d'accord avec 15 centrifugeuses pour notre pays et cherchaient une garantie objective de la part de l'Iran pour contrer le prétendu l’accès de l’Iran à l'arme nucléaire. A cet effet ils voulainet une garante concrète pour l’arrêt de tout enrichissement par l’Iran. »

« Mais grâce à la résistance de l'Iran et les efforts des scientifiques, nous avons maintenant 19 000 centrifugeuses en rotation. Ils ont été contraints de négocier pour résoudre la question nucléaire iranienne. Ils ont signé le JCPOA (en 2015), sans jamais honorer leurs engagement liés au Pacte vis à vis de l’Iran. Ce désengagement atteint son appogé en 2018 où les États-Unis se sont retirés unilatéralement de l’Accord. »

L'Iran n'a pas l'intention de fabriquer des armes nucléaires

Soulignant qu'aujourd'hui l’Iran a la capacité nucléaire nécessaire, cette autorité de haut rang iranien a renchéri : « Mais l'Iran n'a pas l'intention de construire des armes nucléaires. »

En réponse à la question de savoir pourquoi l'Iran ne doit pas produire la bombe atomique, le chef du Conseil stratégique des Relations étrangères a expliqué : « Tout d'abord, du point de vue de nos  croyances religieuses, nous considérons que la production de bombes est illicite et du point de vue stratégique, nous ne considérons pas qu'elle soit prometteuse et productive, car si l'Iran se dirige vers l'arme nucléaire, une course nucléaire commencera dans la région. Nous réclamons par contre une zone exempte d'armes nucléaires depuis des décennies et nous estimons que les armes nucléaires d'Israël devraient également être détruites et que ce régime doit signer le TNP. »

Kharazi a déclaré que Téhéran ne considére pas nécessairement les armes nucléaires comme une composante de la sécurité, et a ajouté « avoir la technologie nucléaire est en soi un moyen de dissuasion et montre notre capacité. »

Il a déclaré : L'Iran est prêt à revenir aux obligations du JCPOA ( après que la partie d’en face honore ses engagments liés au Pacte). De nombreux problèmes ont été résolus jusqu'à présent suite aux négociations de Vienne, et seule la question des garanties reste à être régler. Nous espérons que ces questions restées en suspens seront résolues lors de la visite des experts.

La République islamique est contre l'ingérence politique et militaire des étrangers et la politique de l’extorsion des puissances mondiales contre d’autres pays.

Kamal Kharazi s’attardant sur le fait que le développement a besoin de la coopération des pays de la région et a déclaré que « la République islamique est contre l'ingérence politique et militaire des étrangers et l'extorsion ».

« L'investissement de tous les pays qui ont une technologie, un capital et une économie plus élevés est approuvé, mais ils ne doivent pas s'immiscer dans les problèmes régionaux, la région a besoin de dialogue et les pays doivent résoudre leurs problèmes par le biais de ce dialogue », a-t-il martelé.

« L'Iran croit au dialogue et veut la paix. Il n'a attaqué ni envahi aucun pays au cours des 200 dernières années et s'y oppose », a-t-il souligné.

L'ancien ministre des Affaires étrangères a ajouté : "Il est naturel d'aider les pays et les nations éveillés et partout où on nous demande d'entrer dans la voie de la réalisation des droits des nations ».

Il a considéré que la condition du succès du dialogue était la non-agression et la non-ingérence des étrangers et a déclaré : « l'Iran est prêt à favoriser le terrain en faveur du dialogue entre les pays de la région ».

L'intervention de la Chine dans les problèmes liés à l'intégrité territoriale de l'Iran était une erreur, bien qu'elle ait tenté de compenser

Se référant à la récente visite du président chinois dans la région, le chef du Conseil stratégique des Relations étrangères a déclaré : « Nous nous félicitons de ces visites, qui conduisent au développement de la région. Mais l’ingérence de Pékin dans les affaires politiques et les questions liées à l'intégrité territoriale de l'Iran était une erreur. Les Chinois ont tenté, il faut le reconnaître, de rattraper leur erreur ».

Leur erreur ressemblait à ce que nous venions de commenter le statut de Taiwan, qui fait partie du territoire chinois, ce qui ne serait évidement pas tolérable pour eux. »

Cette autorité iranienne a émis l’espoir de voir de telles erreurs ne se reproduir et qu'elles seront compensées.

La guerre en Ukraine devrait être terminée au plus vite par le dialogue

Kharazi a également déclaré à propos de la guerre en Ukraine : Nous étions contre ce conflit depuis le début, mais nous avons observé que l'Occident essayait d'entraîner deux pays dans la guerre, et les agissements des forces de l'OTAN a, enfin, contraint la Russie à réagir. Nous avons tristement connu et vecu la guerre et ses pertes et nous savons que la guerre n'est pas une bonne solution. Le conflit en Ukraine doit être résolu par le dialogue et l'Iran est prêt, à cette fin, à en favoriser les bases.

Se référant aux problèmes de l'Irak, l'ancien ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré : « L'Irak a connu de nombreux troubles et crises au cours des dernières années, nous souhaitons du succès au nouveau gouvernement irakien et nous espérons qu'il réussira dans la lutte contre le terrorisme et dans les progrès de l'Irak. Comme toujours, l'Iran est prêt à aider le gouvernement de Bagdad, car en tant que pays voisin et frère il s'est toujours tenu aux côtés de ce pays et a sacrifié dans cette voie de chères êtres comme le martyr Soleimani. »

Conseil de l'Iran aux talibans : une éthnie ne peut pas régner seule dans un pays multiethnique et multiconfessionnelle comme l'Afghanistan

Kharazi a également évoqué la question afghane  et déclaré: « L'Afghanistan est le voisin de l'Iran et a un grand impact sur notre sécurité. Nous avons toujours conseillé aux talibans de lutter contre le terrorisme et d'empêcher les forces étrangères d'entrer sous divers prétextes dans ce pays et de former un gouvernement inclusif avec la présence de tous les groupes ethniques et religieux.

Il a souligné : « Une éthnie ne peut pas régner seule dans un pays multiethnique et multiconfessionnelle comme l'Afghanistan et nous espérons que les dirigeants talibans prêteront attention à cette question dans une approche à longue vue. Certes l'Iran est prêt à aider les Afghans à créer une paix et une stabilité durables dans leur pays. »

Le troisième Forum du dialogue de Téhéran (TCF) a débuté le lundi 19 décembre à Téhéran, avec la participation des représentants de différents pays du monde.

L'initiative du forum de cette année est centrée sur la politique de la République islamique envers ses voisins et son approche sur l'amitié et la confiance.

L'événement réunit près de 70 officiels et représentants de groupes de réflexion et de centres de recherche de 36 pays.

Les conférenciers d'ouverture étaient des personnalités notables, dont le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, l'ancien Premier ministre irakien Adel Abdul Mahdi, le ministre nicaraguayen des Affaires étrangères Denis Moncada et le chef du Conseil stratégique des relations extérieures Kamal Kharrazi.

Des chefs de groupes de réflexion nationaux, des ambassadeurs et des chefs d'agences étrangères installées à Téhéran y participent également.

Au cours des quatre réunions de ce forum qui suivent les discours d'ouverture, les participants discutent des derniers développements en Asie de l'Ouest, de la sécurité dans le golfe Persique, des connexions régionales, de la sécurité énergétique, de la crise ukrainienne et de ses conséquences régionales et mondiales, et de la perspective de paix et d'un gouvernement global en Afghanistan.

Les première et deuxième éditions du Forum du dialogue de Téhéran qui se sont tenues en 2019 et 2020, ont constitué une plate-forme importante d'interaction et de communication entre responsables politiques et penseurs dans le domaine des études internationales et régionales, ainsi que des discussions sur l'Asie de l'Ouest.

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