22 déc. 2020, 13:00
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France: le livre "Des sanctions imposées à l'Iran" critique la politique de pression maximale des États-Unis

Téhéran (IRNA)- La grande maison d'édition française Harmattan a publié "Des sanctions imposées à l'Iran et de leurs effets" dans le cadre de sa collection "L'Iran en transition". Alexandre Austin, l'auteur du livre, met en question l'efficacité de la politique de pression maximale des États-Unis.

Dans ce livre, préfacé par Pierre Berthelot, l'auteur insiste sur la nature inhumaine et illégale des sanctions américaines et les problèmes qu'elles causent dans la vie quotidienne du peuple iranien et surtout dans la vie des réfugiés accueillis par l'Iran depuis quelques décennies.

Alexandre Austin, diplômé en sciences économiques et sociales, a vécu et travaillé à Téhéran comme représentant d'une institution internationale à l'apogée de la politique de sanctions menée par les États-Unis.

Nous lisons sur la quatrième couverture de ce livre: "Traditionnellement utilisés par les Etats dans le cadre des conflits armés, les embargos et sanctions internationales sont aujourd'hui souvent mis en œuvre en temps de paix. Après la révolution iranienne de 1979, l'ordre géopolitique mondial a subi des bouleversements. La rupture consommée avec les États-Unis marqua le commencement d'une lutte de pouvoir au Moyen-Orient. Cependant, les effets de ces sanctions, loin d'obtenir les résultats escomptés, interrogent quant à l'impact sur la population, notamment sa partie la plus pauvre. L'ouvrage traite d'une opposition fondamentale, celle de la première puissance mondiale et d'un État non-aligné, ainsi que de ses implications universelles."

Eugène Berg, diplomate et essayiste français, écrit à propos de ce livre dans la revue Conflits:

"En cette année d’élection présidentielle américaine, les sanctions internationales semblent plus que jamais au cœur de l’actualité. On verra ce qu’en fera Joe Biden. Mais on sait que Donald Trump en a fait son instrument principal de politique étrangère.

Pourtant selon des études récentes, l’effectivité des sanctions ne dépasse pas 31  % des cas d’application, toutes catégories confondues. Les efforts visant à imposer ou modifier un comportement par la contrainte des sanctions sont les moins efficaces avec un taux de succès de 13 % seulement. Ceux visant à prévenir une cible de ne pas s’engager dans une activité interdite sont trois fois plus efficaces (42 %) comme ceux simplement destinés à stigmatiser la violation d’une norme internationale (43 %). Les sanctions internationales sont une arme de guerre.

L’ouvrage d’Alexandre Austin, qui a observé de l’intérieur l’impact des sanctions, puisqu’il a vécu en Iran, illustre parfaitement ces considérations. Il confirme que  les sanctions imposées à l'État iranien, de plus en plus adossées à l’extraterritorialité du droit américain,  bien qu’en vigueur depuis des décennies, n’ont pas réussi à parvenir aux résultats espérés, à savoir l’effondrement économique du pays, et elles fragilisent surtout les plus modestes. Ces sanctions, comme le montre le Covid-19, touchent particulièrement l’Iran, qui n’a pas accès à tous les médicaments et aux équipements médicaux indispensables. En effet, s’il produit 97 % de ses besoins en médicaments localement, plus d’un tiers sont en réalité dépendants de bases importées. Cependant, l’Iran a réussi à trouver des solutions pour en contourner les effets les plus pernicieux.

Cependant, les sanctions compliquent fortement le travail des organisations humanitaires sur place. De la difficulté d’obtenir des financements – et subséquemment de les convoyer sur place puisque les banques iraniennes sont exclues du système financier international. Ainsi, l’action des travailleurs humanitaires chargés d’assurer la protection des personnes les plus vulnérables est gravement menacée par l’imposition de sanctions qui sape les conditions même de l’exercice de leur mandat et, tandis que les moyens à leur disposition diminuent, les besoins sont sans cesse plus importants. Peut-on s’attendre à une amélioration de la situation dans les mois à venir ? Pour ce faire, il faudrait que chacun fasse preuve d’ouverture et de bonne volonté."

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