La présidentielle nigériane a été tenue avec une faible participation de 25,7 %. Le vainqueur de cette présidentielle a obtenu seulement 8,87 millions de voix dans un pays de 220 millions d’habitants. Les élections avaient le plus faible taux de participation enregistré depuis le retour du Nigeria à la démocratie en 1999. Mais pour les États-Unis, c’était pourtant une scène d’ingérence pour garantir les intérêts américains dans la première économie de l’Afrique de l’Ouest.
Un membre éminent de la commission des relations étrangères du Sénat américain, Jim Risch, a critiqué le régime américain pour avoir accepté les résultats des élections présidentielles nigérianes du 25 février.
Le républicain, Jim Risch, le législateur de l'Idaho, a déclaré que cette élection était « largement considérée comme profondément imparfaite par les observateurs électoraux et de nombreux Nigérians. Il est décevant de voir l'administration se précipiter pour adopter le résultat. »
Mais quelle est la vérité ?
Les Etats-Unis avaient envoyé une trentaine d’observateurs pour contrôler cette élection présidentielle, un geste déjà critiqué dans un pays souverain. Mais le résultat de cette présidentielle a été contesté par les principaux partis d'opposition. Les propos d’ingérence d’Antony Blinken, quelques jours avant la tenue de l’élection, était une autre action déstabilisatrice condamnée par les experts.
Dans un message vidéo partagé mercredi par l'ambassade et le consulat des États-Unis au Nigeria, Blinken a déclaré que le peuple nigérian avait la possibilité de choisir son avenir. Bien sûr, le chef de la diplomatie américaine parle d’un avenir qui plaît aux responsables de la Maison Blanche.
Joseph Sany, le vice-président du service Afrique de United States Institute of Peace, une structure fondée par le Congre américain, considère la question de la crise migratoire et la sauvegarde des intérêts américains sont les premiers enjeux de l’élection présidentielle 2023 du Nigeria.
« Cette élection est vitale pour l'Afrique - et pour les intérêts américains, européens et autres - notamment en raison de l'urgence de stabiliser le Nigeria. Les bouleversements élargis du pays - y compris l'insurrection de Boko Haram, les conflits entre agriculteurs et éleveurs, les mouvements sécessionnistes et le crime organisé à l'échelle industrielle - ont déraciné des millions de personnes et accru la migration vers l'Europe et l'Amérique du Nord. Le Nigeria est largement le poids lourd dans une région où la mauvaise gouvernance a engendré la violence extrémiste, déplaçant 2,5 millions de personnes sur une décennie. »
L'approche du gouvernement de Biden contre cette situation démontre clairement la pratique du double standard dans la politique étrangère des États-Unis. La démocratie, telle que les hommes de la Maison Blanche la voient, n'est qu'un moyen de préserver les intérêts américains. En effet, la voix des peuples africains n'est jamais entendue par Washington et ses alliés européens.
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