12 juin 2023, 11:10
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France : le taux élevé des morts et des suicides dans les prisons

Téhéran (IRNA)- Dans un rassemblement à Paris, le collectif "Les Morts de la Prison" a condamné le taux élevé des morts et des suicides dans les prisons françaises. Dans ce domaine, la France a enregistré le taux le plus élevé parmi les pays européens. 125 détenus se sont donnés la mort dans les geôles françaises en 2022 (un record).

Le collectif Les Morts de la Prison organise le mercredi 7 juin à Paris, un rassemblement pour rendre hommage aux personnes décédées en prison en 2022.

Dans ce rassemblement auquel ont participé certains députés français de l’Opposition, les membres du collectif Morts des prisons ont condamné la situation critiquée des détenus dans les prisons françaises.

Le nombre élevé des détenus

Les prisons françaises atteignent un nouveau record. 73.162 personnes sont incarcérées dans les prisons françaises, selon les données du ministère de la Justice consultées le 30 mai. Le nombre de détenus augmente depuis quatre mois, ce qui porte la densité carcérale globale à 120,2% et les personnes en surnombre à 15.000.

Le taux élevé des morts et des suicides

Les médias français, surtout les journaux régionaux, diffusent souvent les nouvelles concernant la mort et les suicides dans les prisons françaises. 125 détenus se sont donnés la mort dans les geôles françaises en 2022 (un record), le décès reste un sujet tabou dans le milieu carcéral. Et il arrive que certaines familles pointent du doigt le manque de transparence.

L’Observatoire international des prisons évoque la responsabilité du régime français dans la création de cette condition tragique des prisons dans l’hexagone :

« La France demeure l’un des pays qui présentent le niveau de suicide en prison le plus élevé de l’Europe. Les personnes détenues se suicident six fois plus qu’en population générale, à caractéristiques démographiques égales. Alors que le Conseil de l’Europe ne cesse de rappeler à la France que la prévention du suicide est une question de santé publique, les gouvernements successifs persistent dans leur refus de transférer cette compétence de l’administration pénitentiaire au ministère de la Santé. Déniant l’impact des conditions de détention sur l’état psychologique des détenus, les mesures de prévention se focalisent jusqu’à l’absurde sur l’empêchement du geste suicidaire et occultent l’indispensable restauration de la personne dans sa dimension de sujet, d’acteur de sa vie. »

Les surveillants et les cadres soignants des prisons françaises témoignent souvent de cette négligence de la part des autorités dans ce domaine. Le site Urbania.fr rapporte dans un article sur le même sujet : « Roch-Etienne Noto, ancien médecin carcéral, annonce : « Souvent, les détenus qui prévoient de se suicider échappent au radar. Le matin, on peut voir une personne rayonnante et le soir, on la retrouve pendue », a-t-il constaté à plusieurs reprises. Et puis, Roch-Etienne Noto mentionne le climat mortifère lié au milieu carcéral – dont le modèle n’est pas assez remis en question : « L’organisation de la prison crée des pathologies et des pulsions de morts. » Après le décès d’un détenu en 2006, il décide de créer le « Collectif des morts en prison » pour leur rendre un dernier hommage. « Ce n’était plus possible que des jeunes meurent dans l’indifférence quasi générale. »

Il est important de noter que le régime français se donne souvent le droit de s’exprimer sur la situation des détenus dans d'autres pays du monde. Mais les chiffres des suicides et des morts dans les prisons françaises montrent une autre urgence pour les hommes de l’Elysée.

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