Au cours de cette attaque, largement condamnée au niveau international, 2 soldats de la FINUL ont été blessés et les Nations Unies ont qualifié cela de « violation du droit international humanitaire ».
Les forces onusiennes chargées de faire respecter le cessez-le-feu de 2006 entre le Hezbollah libanais et le régime israélien signalent des tirs israéliens sur leurs positions pour le troisième jour consécutif.
Jeudi, la Finul a déclaré qu'un char israélien avait tiré sur une tour de guet de son quartier général à Naqoura, blessant deux Casques bleus. La force onusienne compte environ 10 000 Casques bleus stationnés dans le sud du Liban.
Dans un communiqué, le ministère français des Armées dit « condamner dans les termes les plus forts les tirs intentionnels et systématiques de l’armée israélienne sur la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dont les derniers ont visé (…) la base des Sri-Lankais, faisant des blessés ». Le ministère a confirmé qu’aucun Français ne figurait parmi les blessés.
Selon une porte-parole des forces de l’ONU au Liban, les deux Casques bleus sont « encore à l’hôpital » mais « leurs blessures ne sont pas graves ».
Vendredi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fustigé « une violation du droit humanitaire international ».
« Je condamne le fait qu’il y ait eu des tirs contre un site des Nations unies, blessant deux Casques bleus, ce qui constitue une violation du droit humanitaire international », a dénoncé, lors d’un sommet au Laos, l'onusien Antonio Guterres.
« Les soldats israéliens ont également tiré sur une position de l’ONU à Ras Naqoura, touchant l’entrée du bunker où des Casques bleus avaient trouvé abri et endommageant des véhicules et des systèmes de communication », avait également signalé dès jeudi la Finul dans un communiqué.
La veille, « des soldats israéliens ont délibérément tiré sur les caméras de la position, les mettant hors d’usage et ont également tiré délibérément sur une position où des réunions tripartites se tenaient régulièrement avant que ce conflit n’éclate », selon la force des Nations unies.
L'Italie, qui envoie près de 900 militaires au Liban, a dénoncé jeudi des actes « intolérables » et convoqué l’ambassadeur d’Israël pour une « ferme protestation ».
« Une attaque contre une mission de maintien de la paix des Nations unies est irresponsable, inacceptable, et c’est pourquoi nous appelons Israël et toutes les parties à respecter pleinement le droit humanitaire international », a dit pour sa part le président du Conseil européen Charles Michel. Les États-Unis ont pour leur part déclaré être « très préoccupés » par cet incident.
Simon Harris, Premier ministre irlandais, a de son côté fustigé « un acte irresponsable » ajoutant que « cela doit cesser ».
Dimanche 6 octobre, la Finul avait déjà dénoncé des opérations de l’armée israélienne près d’une de ses positions dans le secteur du village frontalier de Maroun al-Ras, les jugeant « extrêmement dangereuses ».
La Finul est composée de 10 400 soldats, issus d’une cinquantaine de pays, dont les plus gros contingents sont indonésiens et italiens.
Les plus de 10 000 soldats qui composent la Finul ont été contraints de cesser leurs patrouilles entre la Palestine occupée et le Liban depuis fin septembre et l’incursion terrestre des forces de Benjamin Netanyahu.
La force internationale, dont le mandat doit être renouvelé chaque année par le Conseil de sécurité de l’ONU, a pour mission de veiller à l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006. En vertu de ce texte, seules l’armée libanaise et les forces d’interposition de l’ONU sont autorisées à se positionner entre la frontière et le fleuve libanais Litani. Cependant, la plupart des troupes de l’armée libanaise ont quitté leurs positions depuis une semaine, laissant les casques bleus entre le Hezbollah et l’armée israélienne.
Votre commentaire