Dans une partie de son discours, Hassan Rohani s’attarde sur la question des sanctions pour dire : « Tant que Trump était au pouvoir, le monde entier savait que cet homme, à l’origine du retrait de l’accord nucléaire et de la réimposition des sanctions anti-iraniennes est responsable de l’impasse et de la tension politiques. »
Le Président de la République islamique a mis en garde contre les tentatives de la nouvelle administration US et ses machinations potentielles visant à manipuler l'opinion publique mondiale et à suggérer que c’est Téhéran qui n’est pas prêt à négocier et non Joe Biden !
Le Président Hassan Rohani a qualifié de «mensonges» les déclarations depuis Washington selon lesquelles il leur faudrait quelques mois pour lever les sanctions anti-iraniennes et revenir au respect de l'accord nucléaire de 2015 (Plan global d’action commun sur le nucléaire (PGAC, JCPOA selon son acronyme anglais), car tout cela peut se produire grâce à «un seul décret et en une heure».
«Les Américains mentent quand ils disent qu'un retour à leurs engagements et la levée des sanctions prendra 2 à 3 mois ... Cela peut se faire avec un seul décret et en une heure. Tout ce dont ils ont besoin, c'est la volonté de le faire, et s'il y a une volonté sérieuse, les États-Unis peuvent revenir à toutes leurs obligations en une seule journée, et nous pouvons également revenir automatiquement à tous nos engagements », a-t-il déclaré toujours lors d'une réunion du cabinet à Téhéran le Mercredi 31 mars.
«De simples slogans et interviews ne fonctionneront pas», a insisté M.Rohani. «Les Américains doivent agir et faire tout ce qui est en leur pouvoir» pour faciliter la relance de l'accord nucléaire qu'ils ont abandonné en 2018 au mépris du droit international.
Le Président Rohani a déclaré que Téhéran attendait la levée des sanctions par la nouvelle administration américaine depuis quatre mois, lorsque le Parlement a adopté une loi visant à contrer les sanctions unilatérales imposées à l'Iran à la suite du retrait US du JCPOA.
Le Chef du gouvernement iranien a également noté que l'administration précédente sous Donald Trump - qui était le gouvernement «le plus vicieux» de l'histoire - avait imposé des sanctions inhumaines contre la nation iranienne, des restrictions qui n’ont lésiné sur rien même la nourriture et les besoins humanitaires.
Même si la nouvelle administration américaine dirigée par le Président Joe Biden semble avoir tendance à changer d'approche, elle n'a jusqu'à présent pris aucune mesure pour atteindre cet objectif, a déploré encore Rohani.
«Il a avancé des choses dans ses discours, mais dans la pratique, nous n'avons rien vu arriver. Les sanctions et les pressions sont toujours en place », a-t-il déclaré.
«Nous leur avons dit… si vous acceptez que cette personne [Trump] était un terroriste, alors vous ne pouvez pas continuer sur la même voie pendant une seconde», a-t-il indiqué.
L'avenir du JCPOA est incertain depuis mai 2018, lorsque Trump a unilatéralement retiré les États-Unis de l'accord et imposé les sanctions «les plus sévères », jamais vues, à l'Iran.
Malgré leur soutien verbal au JCPOA, les parties européennes à l’accord (la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne) – se sont pliées devant la pression de Washington et n’ont pas respecté leurs engagements contractuels liés au pacte multilatéral pour protéger les intérêts économiques de Téhéran.
Cela a incité Téhéran à suspendre, après un an de patience stratégique, certaines de ses obligations dans le cadre de ses droits légaux stipulés à l'article 36 du JCPOA.
Biden a parlé de la volonté de ramener les États-Unis à l'accord nucléaire, mais, dans la pratique, son administration a jusqu'à présent maintenu la campagne futile de «pression maximale» lancée par Trump.
Téhéran dit que Washington, en tant que première partie à avoir renié ses engagements, devrait faire le premier pas vers la relance du JCPOA et lever, sans condition préalable, toutes les sanctions, d’une manière concrète.
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