Nader Talebzadeh est né le 25 décembre 1953 dans une famille militaire. Son père était un haut responsable militaire du gouvernement Pahlavi qui avait l’audace de protester contre le traitement répressif du régime despotique dont était victime le peuple iranien, plus précisément les nomades de la province Fars (au sud de l’Iran), ce qui suscite l’ire des autorités de l’époque. Il prend plus tard sa retraite et se rend aux États-Unis avec le jeune Nader et d'autres membres de la famille.
Aux États-Unis, Nader obtient un baccalauréat en Littérature anglaise de l'Université de Randolph-Macon et une maîtrise en Réalisation cinématographique de l'Université de Columbia.
Il explique dans une interview qu'il a d'abord été étudiant en Médecine puis s'est intéressé à la Littérature, mais a fini par choisir le Cinéma.
Présence dans les événements liés à Révolution iranienne de 1979
Il retourne en Iran en septembre 1978 pour participer aux luttes de la Révolution islamique. Il a lui-même déclaré que la raison de son retour en Iran était les propos tenus par le défunt imam Khomeiny, architecte de la République islamique, parus dans la presse, quelques mois seulement avant son exile à Paris, et a déclaré dans ses mémoires qu'il avait été fortement influencé par ces propos.
Depuis l’Iran Nader Talebzadeh a continué ses coopérations avec CBS News. Il a produit deux documentaires semi-longs intitulés « Khouzestan » et « Les vrais raisons de la prise de l'ambassade US par des étudiants iraniens » pour la chaîne américaine.
Présence dans la guerre imposée Iran-Irak
Il se rend sur le front de la guerre en 1980 en tant que réalisateur et documentariste. La guerre imposée de Saddam contre l'Iran dure 8 ans (1980-1988). En 1983, Nader Talebzadeh réalise un documentaire intitulé "Valasr" sur l'opération amphibie Khyber. Le film, qui traitait de l'histoire du grand projet de génie de guerre, à savoir la construction d'une route de 13 kilomètres appelée Sayyid al-Shuhada (P) au cœur des marais de Hour, a été projeté en 1984. Il a également laissé en héritage d'autres documentaires de guerre.
Guerre de Bosnie
Après la fin de la guerre, Nader Talebzadeh renforce sa présence médiatique et fait de grands efforts pour faire une synthèse de ses observations de la guerre et de la politique américaine via l’art du cinéma. Après le déclanchement de la guerre serbe contre les musulmans bosniaques en 1992, il a été envoyé sur le front comme reporter et, sous la houlette du célèbre documentariste iranien le martyr Avini, réalise un documentaire en 10 épisodes, appelé « Poignard et Anémone ».
Dans les années 1990, Talebzadeh s'est davantage concentré sur l'éducation d’une génération documentariste, et en plus d'être un véritable passionné de documentaire dans le pays, il a également formé un groupe de jeunes libanais.
En réservant un accueil chaleureux à ce genre cinématographique et télévisuel qui se différencie de la fiction, un nombre de jeunes passionnés afghans ont également passé une formation chez lui pendant 2 ans.
Faire un film sur la vie de Jésus-Christ (P)
Nader Talebzadeh a également réalisé le film « Besharat-e Monji » en français « La Promesse du Salvateur » sur la vie de Jésus-Christ (PSL).
Dès sa projection le film a fait beaucoup de bruit et a été projeté dans des dizaines de pays. Il a reçu de nombreux prix dans divers festivals internationaux. Ainsi cette série est devenue l'un des détenteurs de records en termes d'audience.
Et la popularité de ce film était telle que plus tard, la télévision l'a diffusé comme un feuilleton pour le public, et cette série est devenue l'un des détenteurs de records en termes d'audience.
Nader Talebzadeh a réalisé ce film en consultant l'évangile de Barnabé, qui est tout à fait conforme au récit coranique sur la vie de Jésus-Christ.
Mystère
Quelque temps plus tard, il a diffusé l'émission « Raaz » en français « Mystère » ou « Secret » à la télévision nationale iranienne, dont l'objectif était d'étudier l'actualité iranienne et internationale. Ses émissions ont marqué à l’époque les esprits de téléspectateurs et ont été prolongé pour plusieurs séries sur une décennie, et même ses versions anglaises ont été diffusées sur la chaîne anglophone iranienne Press TV.
Talebzadeh a également réalisé un documentaire intitulé « La Renaissance dans une Renaissance », qui a été traduit dans cinq langues vivantes du monde. Ce documentaire raconte comment les connaissances et les sciences ont été transférées des musulmans aux occidentaux au Moyen Âge. Dans ce documentaire, il pose une question : Comment la science a disparu du monde musulman qui était à l’avant-garde de la science entre les VIIIe-IXe siècles et le XVe siècle, pour tomber aux mains des Européens ? Talebzadeh s'est rendu en Sicile pour réaliser le documentaire et s'est entretenu à cette fin avec de nombreux universitaires et scientifiques romains.
Nouvel Horizon
En 2010, Talebzadeh a fondé une conférence mondiale intitulée « Nouvel Horizon ». Une conférence dans laquelle les élites occidentales révèlent les faits contre le système hégémonique. La série de conférences, tenue pendant plusieurs années consécutives, a provoqué la colère du gouvernement américain au point que certains des invités de la conférence ont été condamnés à 20 ans de prison, à une interdiction de voyager et à de lourdes amendes. L’administration américaine a également boycotté Talibzadeh, sa femme et plusieurs autres personnes impliquées dans la conférence, la qualifiant d'acte politique.
Il a lui-même déclaré à propos de cette conférence : « Le Nouvel Horizon est une nécessité dont nous devons prendre conscience aujourd'hui. Le monde s'est désormais réveillé et a pris position contre les dirigeants. Nous devrions inviter des scientifiques éveillés qui ont des choses à dire à venir en Iran et à présenter leurs œuvres, à s’exprimer. Après la tenue de seulement quelques éditions de ces conférences, la voix de protestation du plus grand centre sioniste du monde s’est élevée. Ils ont pris position contre nous et ont écrit dans tous leurs journaux que l'Iran avait rassemblé tous les opposants aux États-Unis. »
Festival d’Ammar
Le Festival d'Ammar était un autre programme lancé à l’initiative de Talebzadeh. Il était le secrétaire de cet événement pendant 11 éditions. Un événement cinématographique important qui a fourni une bonne base pour la réalisation de courts et longs métrages ainsi que des documentaires sur divers thèmes politiques à savoir « la Résistance », « Combattre l'arrogance et le sionisme » et ... . Ce Festival a donné naissance à plusieurs œuvres consacrées aux développements au Moyen-Orient, comme la guerre en Syrie, et a inspiré et formé une génération de jeunes cinéastes.
Terreur biologique ?
En janvier 2022, Nader Talibzadeh a été transféré au CCU (consultation cardiologique d'urgence) en raison d'une insuffisance cardiaque.
Bien que Talebzadeh ait été quitté l'hôpital après sa convalescence, il a de nouveau été transporté à l'hôpital dans les derniers jours d'avril 2022 en raison d'une réapparition de ses symptômes.
Nader s’éteint dans la soirée du vendredi 29 avril 2022, qui coïncide avec la Journée internationale de Qods.
Après l'aggravation de la maladie de Talebzadeh, des questions ont été soulevées sur son assassinat présumé biologique, qu'il a confirmé lui-même lors d'une émission télévisée. La piste de l’assassinat biologique a été de nouveau avancée par sa femme après sa triste disparition…
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