Mardi, les agriculteurs français, qui protestaient depuis plus de deux semaines, ont bloqué les principales autoroutes avec leurs tracteurs près de Paris et bloqué en partie l'accès à l'aéroport de Toulouse, parce qu'ils n'étaient pas suffisamment payés et étaient étouffés par la réglementation européenne excessive en matière de protection de l'environnement.
Les producteurs du reste de l’UE partagent également les mêmes griefs.
Les agriculteurs italiens se sont rassemblés mardi pour la troisième journée consécutive avec leurs tracteurs à une sortie d’autoroute près de Rome, pour protester en faveur du secteur agricole italien.
Ils ont protesté contre les politiques agricoles de l’UE, l’augmentation des coûts de production, la hausse des impôts et la baisse des revenus, ainsi que la réduction des avantages du diesel.
L'agriculture est en échec, a déclaré Antonio Monfeli, l'un des organisateurs de la manifestation, soulignant qu'ils étaient prêts à conduire leurs tracteurs jusqu'à Rome s'ils ne sont pas écoutés. « Pourquoi les agriculteurs sont-ils les derniers à ne pas pouvoir mener une vie décente ?
Cela est dû à l’Europe, bien sûr, mais nous ne pouvons pas parler à l’Europe ; nous devons parler à notre gouvernement, à nos autorités nationales, qui au lieu de nous protéger, ont inscrit dans le budget la possibilité de nous nourrir de farine de grillon ou d'autres déchets que je ne veux même pas énumérer », a déclaré Monfeli.
Les agriculteurs protestataires ont continué mardi à bloquer les routes avec des tracteurs en Belgique, promettant de continuer à protester si leurs revendications ne sont pas satisfaites par leur gouvernement.
Les agriculteurs belges ont fermé les routes principales menant au port de Zeebrugge, le deuxième plus grand port du pays, affirmant que le blocus durerait au moins 36 heures.
Beaucoup affirment que les manifestants ont pour objectif de bloquer Bruxelles jeudi, le jour où les dirigeants européens se réuniront dans la capitale pour un sommet prévu à l'avance.
Des barbelés et des barrières ont été érigés autour du Parlement européen à Bruxelles alors que les agriculteurs protestataires organisaient un rassemblement.
Les agriculteurs espagnols ont déclaré qu'ils se joindraient au mouvement et organiseraient des manifestations en février.
Plus tôt ce mois-ci, Berlin a été quasiment paralysée car l'une de ses avenues centrales était remplie de camions et de tracteurs.
Pourquoi les agriculteurs européens protestent-ils ?
Les agriculteurs affirment que les efforts déployés par les gouvernements et les détaillants pour réduire l’inflation alimentaire ont laissé de nombreux producteurs incapables de couvrir les coûts élevés de l’énergie, des engrais et du transport.
Un projet du gouvernement visant à supprimer progressivement l’allégement fiscal accordé aux agriculteurs sur le carburant diesel, dans le cadre d’une politique plus large de transition énergétique, a également été un point chaud.
Un autre problème qui a attisé le mécontentement face à la concurrence déloyale dans les secteurs du sucre, des céréales et de la viande concerne les importations massives en provenance d’Ukraine.
L'UE a renoncé aux quotas et aux droits de douane depuis que la Russie a lancé sa campagne militaire spéciale en Ukraine et repris les négociations pour conclure un accord commercial entre l'UE et le bloc sud-américain du Mercosur.
Les agriculteurs en colère affirment que même si les importations font monter les prix européens, elles ne respectent pas les normes environnementales imposées aux agriculteurs de l'UE.
Ils imputent en partie la baisse de leurs bénéfices aux politiques vertes, notamment à l’interdiction des pesticides et à la réduction des émissions d’azote.
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