Les propos de Mohammad Javad Zarif dans une interview accordée à Kyodo News dimanche semblent viser à accélérer le procès de la levée des sanctions anti-iraniennes par l'administration Trump.
Appelant le Japon un vieil ami de l'Iran et notant ses bonnes relations avec les États-Unis, le chef de la diplomatie iranienne a déclaré: "Nous attendons du Japon qu'il agisse en ami, en particulier en considérant le droit international, car les sanctions réimposées après que Washington ait quitté le nucléaire historique accord en 2018 sont illégaux."
"Puisque les États-Unis violent le droit international, le meilleur rôle que le Japon puisse jouer est de montrer aux Américains que le Japon n'appliquera pas leurs décisions illégales.", a ajouté Mohammad Javad Zarif.
Zarif a spécifiquement appelé le Japon à libérer les avoirs iraniens gelés dans les banques japonaises en raison des sanctions américaines, en guise de bon geste adressé à l'Iran par le nouveau gouvernement du Premier ministre Yoshihide Suga, arrivé au pouvoir en septembre dernier.
Selon Zarif, les avoirs iraniens gelés au Japon et en Corée du Sud totalisent près de 10 milliards de dollars. La part du Japon - principalement les recettes provenant des exportations de pétrole brut vers le Japon - est estimée à un peu moins de 3 milliards de dollars.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que les fonds non gelés pourraient être utilisés pour acheter des médicaments et de la nourriture, y compris des vaccins contre le coronavirus.
Concernant le rôle de l'Union européenne, Zarif a souligné la responsabilité du chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, de persuader Washington de respecter le JCPOA.
"M. Borrell peut programmer le planning des consultations avec l'Iran et les États-Unis. Il est clair que, d'abord, ce sont les États-Unis qui doivent prendre des mesures.", a précisé Zarif.
"Après que Washington prenne ses mesures, et que nous voyions le résultat, nous pouvons immédiatement prendre (des mesures) nous-mêmes, et c'est à Borrell de coordonner ces étapes", a souligné le chef de la diplomatie iranienne.
Lors de cette interview accordée à l'agence de presse japonaise Kyodo News, le ministre iranien des Affaires étrangères a exclu des négociations directes avec l'administration Biden sur ce dossier.
"Avec l'arrivée au pouvoir de l'administration Biden le 20 janvier 2021, des espérances ont été élevées pour une amélioration des relations américano-iraniennes, qui s'étaient détériorées sous Trump.", a écrit l'agence de presse Kyodo News à propos de la perspective des relations Iran-USA.
Mohammad Javad Zarif, cependant, a déclaré que l'accord de Vienne ne peut pas être renégocié.
Il a averti que la fenêtre d'opportunité pour résoudre l'impasse se fermera bientôt, le Parlement iranien ayant fixé au 21 février le jour de la fin des inspections de surveillance nucléaire au-delà des obligations du pays en vertu de son accord de garanties (Protocol additionnel) avec l'Agence internationale de l'énergie atomique.
"Une loi a été votée par le parlement. Cette loi doit être mise en œuvre.", a déclaré Zarif tout en pressant l'équipe de Biden de décider bientôt de revenir à l'accord nucléaire avec l'Iran ou de poursuivre l'héritage de Trump en ne levant pas rapidement les sanctions.
Après la fermeture de cette fenêtre, a déclaré Zarif, l'Iran produira plus d'uranium enrichi et favorisera davantage son développement nucléaire.
"L'accent sera mis sur la question de savoir si le Japon et l'Europe peuvent agir en tant qu'intermédiaires et trouver des indices pour sortir de la situation difficile actuelle.", a rapporté l'Agence de presse Kyodo News.
Lors de cette interview, Zarif s'est adressé aux autorités japonaises, en disant: "Ils peuvent soulever tout ce qu'ils veulent soulever avec moi, et je leur répondrai sur la base de la politique iranienne et sur la base d'une amitié de longue date entre l'Iran et le Japon."
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