Jamais la fonte des glaciers suisses n’avait été aussi rapide, disent les experts de l’Académie suisse des sciences naturelles. L’année 2022 a été catastrophique pour les glaciers suisses : avec un hiver où il a très peu neigé et un été avec des vagues de chaleur persistantes, tous les records ont été pulvérisés en matière de fonte des glaces. Plus de 6% du volume des glaciers s’est ainsi volatilisé, rapporte la Commission d'experts réseau de mesures cryosphère de l’ASCNAT.
En 2022, les glaciers ont perdu près de 3 kilomètres cube de glace, soit plus de 6% du volume restant. A titre de comparaison : jusqu’à présent, on considérait qu’une perte de glace de 2% par an était « énorme ». Les dégâts ont été catastrophiques pour les petits glaciers. Le glacier du Pizol, le Vadret dal Corvatsch et le Schwarzbachfirn ont pratiquement disparu et les programmes de mesure ont été arrêtés. Mais dans le même temps, l’évolution montre à quel point les glaciers jouent un rôle important pour l’approvisionnement en eau et en énergie lors des années de forte chaleur et de sécheresse. La fonte des glaces de juillet et d’août aurait à elle seule fourni suffisamment d’eau pour remplir entièrement tous les lacs de retenue des Alpes suisses.
En Engadine et dans le sud du Valais, une couche de glace d’une épaisseur de 4 à 6 mètres à disparu à 3000 mètres d’altitude, soit parfois plus du double de la fonte maximale enregistrée précédemment.
Au printemps, l’épaisseur de neige dans les Alpes n’avait guère été aussi faible, surtout dans le sud de la Suisse. La situation a été aggravée par les poussières de sable du Sahara qui sont venues se déposer en quantité importante entre mars et mai. La neige souillée a absorbé davantage d’énergie solaire, ce qui a accéléré sa fonte. Les glaciers ont ainsi perdu leur couche de neige protectrice dès le début de l’été. C’est pourquoi la chaleur persistante et parfois très importante enregistrée entre mai et début septembre a décimé la glace des glaciers.
La fonte des glaciers est un phénomène qui menace aussi la France. Une des raisons des inondations au Pakistan était la fonte des glaciers des montagnes de ce pays. Les changements climatiques menacent, de plus en plus, les pays industriels européens, les premiers responsables dans la pollution de l’environnement.
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